Les objectifs essentiels de la campagne consistent à informer et sensibiliser à la discrimination fondée sur l'origine ethnique, l'âge et les croyances religieuses. 

La première phase a été lancée en mai. Par la campagne «CastMe », des jeunes étaient appelés à se porter candidat pour devenir le visage d'un petit film de sensibilisation. Les réactions ont dépassé toutes les attentes : 46.099 personnes ont visité le site internet et 4158 jeunes se sont inscrits au casting. Une des six jeunes sélectionnés a subi un «morphing». Par le biais du maquillage, son visage a été transformé d'un type d'apparence plutôt africain vers un type d'apparence plutôt européen. Ces deux images ont été utilisées pour établir deux CV qui ne diffèrent que dans le nom et la photo de la candidate.

La seconde phase de la campagne a été lancée le 31 août. Elle a essentiellement pour public-cible les employeurs. Objectifs : rappeler que la discrimination est illégale, mais aussi faire prendre conscience de comportements discriminatoires involontaires. Plus de 100.000 employeurs recevront une lettre avec les deux CV et le lien vers la campagne. Le site a une entrée pour les employeurs et une entrée pour les jeunes. Il y a de l’information générale à propos de la discrimination à l’emploi ainsi que de l’information spécifique pour chaque groupe cible. En plus un espace est prévu pour les employeurs qui peuvent y faire part de leurs bonnes pratiques.

Témoin A

"J'ai souvent remarqué, notamment dans les grandes surfaces et dans les magasins de "mode" et textile en tout genre, qu'il y avait régulièrement des étudiants. J'ai par conséquent beaucoup postulé dans ces secteurs et n'ai jamais pu avoir de job étudiant. On me donnait chaque fois la même réponse: "Nous ne prenons jamais des étudiants !". Ayant mené ma petite enquête, je constatais que la plupart des jeunes travaillant dans ces magasins étaient étudiants et pas forcément sous contrat d'apprentissage."

Témoin B 

"Je me suis rendue dans une agence pour y déposer mon CV et cette jeune femme m'a assuré que la période de recrutement d’étudiants était dépassée. Le même jour, une de mes amies européennes s’est présentée à la même agence chez la même personne. Comme par enchantement, celle-ci lui a promis de la rappeler. Une semaine plus tard mon amie avait un job, pendant que moi je continuais à chercher et à courir après les agences. Ce jour là, je n'ai pas trouvé de mots pour exprimer ce que je ressentais."

Témoin C 

"Après la réussite de nombreux et rigoureux examens,  j’obtiens enfin le poste tant convoité. Sans réfléchir,  je donne ma démission. Dès le premier jour, mes collègues me font comprendre que je ne suis pas la bienvenue.  Pendant 6 mois on me demande d’effectuer des tâches subalternes, ne correspondant pas au profil recherché : ramassage de poubelles, …. c’est le début je ne suis pas trop exigeante. Pendant les heures de repas, mes collègues se moquent de moi, me lancent des piques sous le regard avisé des responsables; ceux-ci ne cessent de me guetter, la moindre erreur est directement remontée au management. Peu à peu, je  comprends que l’institution ne me fera pas de cadeau. C’est la crise, je n’ai pas de contrat, je préfère me taire et subir."

Témoin D 

"J’ai l’avantage d’avoir un nom ‘Belge’; lorsque des employeurs me rencontrent ils ne s’attendent donc pas à voir une métisse. J’ai constaté néanmoins que certains membres de ma famille ont rencontré plus de problèmes que moi. Sont-ils alors tellement différents de moi ? Ils ont autant de compétences que moi, mais ils portent un nom typiquement 'Africain'. Certains ont envoyé des centaines de CV, avec très peu de résultats."