Discriminations fondées sur l’orientation sexuelle : chiffres 2012
Le Centre publie aujourd’hui ses chiffres relatifs à la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. En 2012, il a enregistré 82 dossiers, sur un total de 1315 dossiers de faits présumés de discrimination, soit 6.2% du total. Si ce chiffre est comparable à celui de 2011 (89 dossiers), le Centre constate néanmoins une nette augmentation des dossiers concernant des faits de violence homophobe, parfois extrême.
Ces dossiers se répartissent comme suit : outre les 13 dossiers d’agressions physiques (dont une dans le contexte de l’enseignement et un dossier de violence policière), 40 dossiers concernent des cas de harcèlement (conflits de voisinage ou conflits au travail) ainsi que des discours (publics) de haine.
Les autres dossiers concernent principalement des faits présumés de discrimination à l’embauche ou dans les relations de travail et dans l’accès au logement. Enfin, le Centre a régulièrement été interpellé sur les questions de grossesse et d’adoption par des couples de même sexe.
De manière générale, le Centre observe une dimension homophobe dans près de deux tiers de ces dossiers, s’appuyant sur des préjugés, de la haine ou du mépris à l’égard des personnes lesbigays (particulièrement à l’égard des hommes homosexuels). Le Centre a constaté une infraction à la loi antidiscrimination dans 60% des dossiers.
Les chiffres semblent indiquer que les femmes lesbiennes sont moins touchées par la discrimination, et que le nombre d’agressions les visant reste faible. Il faut interpréter cette donnée avec prudence, dans la mesure où ces agressions prennent souvent la forme de violences sexuelles et sont enregistrées comme telles, sans que la dimension homophobe ne soit retenue.
Notons enfin qu’il reste difficile de conclure, sur base de ces chiffres, si on assiste ou non à une réelle augmentation de la violence homophobe. Les médias ont en effet consacré plus d’attention à ce phénomène, suite aux meurtres homophobes perpétrés en 2012. Il n’est pas exclu que cela ait incité d’autres victimes à porter plainte. De manière générale, les agressions et discriminations à caractère homophobe sont sous-rapportées, entre autres pour des raisons d’ordre psychologique (refus d’une victimisation, honte, homosexualité non connue,…)
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