Procès d’Assises de Liège : mort parce qu’il était homosexuel
La Cour d’Assises de Liège vient de condamner, ce jeudi 27 mars, Raphaël Wargnies pour avoir tué Jacques Kotnik dans le parc d’Avroy. La Cour a retenu l’intention homophobe comme circonstance aggravante conformément à la loi. Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances était partie civile au procès.
Jacques Kotnik a été choisi pour ce qu’il était, ce qu’il représentait, à savoir un homosexuel. Au-delà de cette victime, ce sont tous les homosexuels qui étaient visés par cet acte. Dans l’esprit de l’auteur, les victimes sont interchangeables. C’est en ce sens que l’on peut parler d’un crime de haine, d’un crime avec un message.
L’arrêt de la Cour d’Assises est aussi un message à l’ensemble de la société. Elle ne peut accepter que quiconque soit victime de violences, de harcèlement, de coups voire de mort en raison de ce qui fait son identité : son origine, sa couleur de sa peau, son orientation sexuelle, son handicap, sa religion,…
« Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances a notamment reçu pour mission légale de protéger les victimes de ces crimes et délits de haine », précise Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre. « Il salue l’arrêt de la Cour d’Assises qui l’encourage à poursuivre son travail d’information, de formation et de sensibilisation auprès de tous les acteurs publics, judiciaires ou associatifs pour prévenir des crimes et délits quand c’est possible ou les poursuivre lorsqu’ils sont commis. »
Voir aussi: J. Kotnik : la Cour d’assises se penche sur la circonstance aggravante homophobe
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