Témoin d’actes homophobes ? Unia vous encourage à vous manifester !
Les dossiers de discriminations liées à l’orientation sexuelle sont en hausse en 2021. Unia recense notamment plus de violence à l’égard des personnes LGBTI+. Unia souligne néanmoins que, grâce aux témoignages recueillis, la justice condamne régulièrement des agresseurs avec la circonstance aggravante du mobile homophobe.
Hausse du nombre de dossiers
En 2021, Unia a ouvert 176 dossiers liés à l’orientation sexuelle (pour discrimination, discours de haine ou actes de haine). Ils représentent 6,4 % de l’ensemble des dossiers, contre 4,3 % en 2020. Les chiffres pour ce critère sont aussi en augmentation par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années. La hausse de 2021 s’observe principalement dans le domaine « vie en société » (problèmes dans l’espace public, conflits de voisinage).
Des délits plus violents
On constate davantage de violence dans les dossiers liés à l’orientation sexuelle que dans les autres dossiers : « Les dossiers pour homophobie que nous traitons à Unia comportent des actes de haine, par exemple des coups et blessures, dans près de 43 % des cas. Et malheureusement, ces chiffres ne constituent que la partie émergée de l’iceberg : nous plaidons pour un meilleur encodage du motif homophobe (éventuel) dans les systèmes d’enregistrement de la police et du ministère public », explique Patrick Charlier, directeur d’Unia.
Pour une prise en charge spécialisée des victimes
Qu’il s’agisse d’actes de haine liés au racisme, aux convictions religieuses ou philosophiques ou à l’orientation sexuelle, les victimes sont toujours profondément marquées. Un accueil et un accompagnement par des spécialistes du stress post-traumatique sont nécessaires. Unia sensibilise d’ailleurs la police, les parquets et les autorités à cette fin. De bonnes pratiques voient le jour, comme l’ouverture d’un guichet spécialement réservé aux victimes de tels actes dans certains commissariats de police, mais il faut aller plus loin, pour éviter notamment les classements sans suite.
Les témoins : un rôle-clé
Des recherches ont démontré que les auteurs de délits de haine passent plus facilement à l’acte lorsqu’ils ont le sentiment que personne ne réagira. Les témoignages jouent donc un rôle primordial. Et ce, d’autant plus que de tels actes causent aussi une onde de choc auprès de toutes les personnes qui s’identifient de près ou de loin à la victime.
« Unia se félicite de constater que la justice retient régulièrement le mobile homophobe comme circonstance aggravante dans les dossiers de violence homophobe, en particulier grâce à des témoins de ces faits douloureux. Les témoins permettent aussi de soutenir la victime et l’aider à entreprendre des démarches auprès des autorités judiciaires. Nous les encourageons donc à toujours se manifester » conclut Patrick Charlier.

- Si vous êtes victime ou témoin d’un acte de haine, contactez immédiatement la police afin qu’un PV soit dressé.
- N’hésitez pas à le signaler parallèlement à Unia, qui pourra vous offrir une assistance juridique.
Vous pouvez aussi contacter les associations, qui vous redirigeront au mieux selon vos besoins :
- Pour la Wallonie, vous pouvez contacter Prisme, la Fédération wallonne LGBTQIA+.
- À Bruxelles, la Rainbow House recueille vos signalements.
Unia n’est pas compétent pour les critères du genre ou liés au genre (transgenre, expression de genre, identité de genre, intersexualité), qui sont pris en charge par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.
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Il faut un nouveau plan d’action ambitieux contre l’homophobie
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Unia et çavaria officialisent leur collaboration
C’est la première fois que le centre interfédéral Unia signe de manière officielle un protocole de collaboration avec çavaria, l'organisation qui fédère plus de 120 associations LGBTI en Belgique néerlandophone. "Nous pouvons de cette manière mieux organiser et étendre notre collaboration", déclare Patrick Charlier, directeur d'Unia. "Ce protocole aidera certainement çavaria à mieux remplir sa mission", ajoute Lozano Lafertin, de çavaria.
Homophobie : l’augmentation du nombre de dossiers reçus par Unia pointe une tendance récurrente
Le nombre de dossiers de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle est à son maximum. En 2018, Unia a traité 125 cas de personnes qui se sentaient victimes de discrimination parce qu’elles étaient homosexuelles. Il s’agit d’une augmentation de 38% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. C’est clair : on ne peut parler de l’acceptation des personnes LGBT qu’avec des pincettes. Il subsiste une tendance récurrente de négativité à l’égard des personnes LGBT.