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Écriture inclusive : conseils lexicaux et linguistiques

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Vous souhaitez adopter une écriture plus inclusive dans le but de favoriser l’égalité et la diversité à travers vos contenus. Le choix des mots compte. Ils façonnent notre perception du monde.

Sur cette page, Unia vous propose des pistes lexicales et linguistiques. 

Des conseils généraux par rapport à l'écriture inclusive

Rappelons tout d’abord que la langue évolue, tout le temps. Les conseils qui suivent ont été rédigés à l’été 2024. Ils sont non-exhaustifs et constituent des propositions dont vous pouvez vous inspirer et surtout adapter en fonction de votre propre contexte.

  • Par contexte, on entend notamment vos publics cibles, vos canaux et supports. Vos choix d’écriture seront en effet différents si vous vous adressez à un groupe de scientifiques, le grand public ou encore à des personnes avec des difficultés de lecture. De même qu’un texte pour le site web exigera un style différent de celui d’un rapport ou d’un courrier personnalisé. 
  • Notez aussi que l’adoption d’une écriture inclusive ne se résume pas à l’égalité entre les genres (ou la non-binarité). Il s’agit d’une approche évitant toute forme de discrimination qu’elle soit fondée sur le genre, l’orientation sexuelle, la race, l’origine ethnique, le handicap ou tout autre caractéristique identitaire. 

N’hésitez donc pas à composer votre propre recette d’écriture inclusive en ayant à l’esprit la transparence et le bon sens. 

Pour vous y aider, vous trouverez sur cette page des conseils lexicaux :

Mais aussi des pistes pour une écriture plus neutre en matière de genre. Et enfin, une explication sur les choix d’Unia appliqués sur le présent site web. 

Conseils lexicaux liés au racisme

L’origine et la couleur de peau :

  • Si vous faites référence à l’origine ou à la couleur de peau d’une personne, assurez-vous que cette information est contextualisée et strictement nécessaire à la compréhension du message. 
  • Évitez d’utiliser des termes trop généraux qui peuvent être clivants et optez pour des termes précis. En cas de doute, et si c’est possible, demandez directement aux personnes concernées avec quels termes elles souhaitent être décrites. 

Quelques exemples :

  • Un ministre d’origine marocaine (à la place de : un ministre issu de l’immigration) 
  • Un travailleur nigérien (à la place de : un Africain)

Référence à la couleur noire : 

Évitez de faire référence à la couleur noire pour nommer des faits négatifs ou des activités illégales. Car cela risque d’être implicitement assimilé à la couleur de peau. Par exemple, parlez de "travail non déclaré" (à la place de travail au noir) ou de "marché parallèle/illégal" (à la place de marché au noir). 

Les termes géographiques : 

Quand vous faites référence à une zone géographique, optez pour les noms exacts des continents en évitant les terminologies approximatives et centrées sur l’Occident telles que Moyen / Proche / Extrême-Orient.

Quelques exemples :

  • Asie du Sud-Ouest (à la place de : Proche/Moyen-Orient)
  • Asie-Pacifique (à la place de : Extrême-Orient)
  • Afrique sub-saharienne ( à la place de : Afrique noire, Continent noir)
  • Les Européens, les Nord-Américains, les Nord-Africains, etc. (à la place de : Les Occidentaux vs les Non-Occidentaux)
Ce qu'on ditCe qu'on ne dit pas
Personne noire, personne blanche, personne d’origine subsaharienne, personne afrodescendante

Un Noir, un Blanc, un non Blanc, un Nègre, un Black

 

Migrant, personne avec un parcours migratoire, primo-arrivant, sans-papiers, réfugié, demandeur d’asile

Un immigré, un illégal, un étranger

 

Personne métisseMulâtre, Sang-mêlé, Métèque  

Conseils lexicaux sur le handicap

  • De manière générale, si vous parlez du handicap, il convient d’utiliser des expressions qui mettent la personne au premier plan, sans la réduire à son handicap.  
  • Le handicap fait partie de la vie et de la diversité humaine. Il convient de l’aborder de façon neutre et naturelle, sans tomber dans la victimisation, l'offense ou l'euphémisme condescendant. 
  • Privilégiez l'expression "en situation de handicap" pour marquer l’approche sociale du handicap comme promu par la Convention des Nations Unies et la Constitution belge. Mais évitez les termes "atteint/porteur" (= approche médicale). Les termes « avec un handicap» et « personne handicapée » sont aussi possibles. 
  • Attention, les personnes à mobilité réduite (PMR) inclue un large groupe de personnes dont des personnes sans handicap : les personnes en situation de handicap, les parents avec poussette, les personnes âgées, les femmes enceintes…
Ce qu'on ditCe qu'on ne dit pas
Personne en situation de handicap (mais aussi personne handicapée, personne avec un handicap)

Un handicapé / une handicapée

Personne souffrant de…

Personne qui n’est pas en situation de handicap, sans handicapPersonne normale, en bonne santé, ordinaire, saine de corps/d’esprit, valide…
Personne avec un handicap physique / moteurParalysé, paralytique, estropié, mutilé, infirme...
Personne avec un handicap intellectuelSimple d’esprit, débile, mongol, retardé, diminué intellectuellement, malade mental...
Personne avec un handicap psychiqueFou, dément, malade mental, déséquilibré, aliéné…
Personne aveugle et malvoyante, personne avec un handicap visuel  Un / une aveugle…
Personne sourde et malentendante, personne avec un handicap auditif Un sourd / une sourde
Personne en /chaise roulanteChaisard, condamné à vivre en fauteuil roulant
Personne avec une trisomie, personne avec un syndrome de Down Mongol, mongolien, mongoloïde, un trisomique
Personne de petite taille Un nain, une naine 

Conseils lexicaux sur l’orientation sexuelle et identité de genre

  • Le terme « LGBTI+ » est l'abréviation de L pour lesbienne, G pour gay, B pour bi+, T pour trans (genre), I pour intersexe, + pour d'autres groupes non couverts par la norme hétéro-cisgenre.  "LGBTI+" est un terme générique. Son utilisation est pertinente quand on parle d'une personne qui pourrait posséder n'importe laquelle de ces identités. Si vous parlez d'un groupe spécifique, il est préférable d'utiliser le terme spécifique. Par exemple, transgenre pour parler des personnes transgenres. 
  • Le terme « SOGIESC » est un acronyme en anglais qui fait référence aux orientations sexuelles (SO pour « sexual orientation »), identités et expressions de genre (GIE pour « gender identity and epxression ») et aux caractères sexuels (SC pour « sex characteristics »). Il est utilisé principalement dans les organisations internationales pour parler de questions de discrimination. Il peut être une alternative à « LGBTI+ » car le terme fait référence à un large spectre sans avoir à ajouter des lettres à chaque fois. 
  • Le terme « queer » (utilisé comme un adjectif) est un synonyme de « LGBTI+ », mais il peut également être interprété de manière plus politique. Il désigne alors toute personne qui ne rentre pas dans la norme cis-hétéro et qui revendique cette identité hors-norme sans vouloir rentrer dans une catégorie précise.
  • Les termes « homo », « homosexuelle », « gay », « lesbienne » sont utilisés comme des adjectifs. Ex. : une personne homosexuelle… Les utiliser comme des noms communs participer à réduire la personne à sa seule identité homosexuelle, au lieu de la présenter comme une facette parmi d’autres d’une identité complexe.
Ce qu'on ditCe qu'on ne dit pas

Personne intersexe ou intersexuée

(personne dont les caractères sexuels (« le sexe biologique ») ne correspondent pas 100% à la norme du sexe féminin ou masculin)

Personne intersexuelle ou hermaphrodite

Personne asexuelle

(personne qui ne ressent pas ou peu d’attirance sexuelle pour qui que ce soit)

Personne asexuée

Personne transgenre, personne trans 

(personne dont l’identité de genre ne correspond pas à son sexe assigné à la naissance. Cette personne peut ou pas entamer divers parcours de transition (sociale, administrative, médicale) pour que son expression de genre, son sexe administratif ou son corps correspondent plus à son identité de genre ressentie.)

Personne transsexuelle, personne transidentitaire (ne s'utilise quasiment pas en Belgique)

 

Une famille hétéroparentaleUne famille “normale” ou “classique”
Une famille homoparentale, une famille transparentaleUne famille “atypique”

Écriture inclusive en matière de genre

Comment faire du français un outil de communication neutre qui participe à l’inclusion de toutes les personnes ? 

Il existe des techniques communément admises qui participent à cette volonté. Et bien que certains de ces procédés rédactionnels peuvent se heurter aux principes de lisibilité et d’accessibilité (notamment pour certains publics vulnérables), n’hésitez pas à les adapter en fonction de votre contexte.

Unia a listé ci-dessous quelques procédés de base que vous pouvez facilement mettre en pratique. 

Ouvrir Fermer Le langage épicène

Ouvrir Fermer Le pluriel ou les termes collectifs

Ouvrir Fermer La forme passive

Ouvrir Fermer Doublets féminins-masculins

Ouvrir Fermer Le point médian

Clarté et cohérence

Quels que soient les procédés que vous utiliserez pour rédiger vos contenus, veillez à la clarté de l’information. Assurez-vous que votre message soit compris par le public que vous visez. Bien appliqués, les procédés d’écriture inclusive permettent de produire des textes clairs et dynamiques. 

Faites preuve de cohérence dans l’application de différentes techniques. Assurez-vous que les mêmes règles soient respectées à l’intérieur d’un même texte mais aussi qu’il y ait une cohérence à travers toute votre communication. 

Les choix d’Unia pour une écriture inclusive en matière de genre :

Les contenus rédigés sur le site web d’Unia visent à favoriser l’inclusion et le respect de tout l’éventail de la diversité, tant au niveau du choix des mots, des exemples cités que des illustrations et photos…

Afin de fluidifier la lecture et de ne pas compromettre la compréhension des textes pour les personnes non-voyantes utilisant un logiciel de lecture automatique, Unia a fait le choix d’éviter certains principes préconisés pour la rédaction inclusive en langue française (tels que le recours systématique à la double forme, les points médians ou encore les néologismes neutres). Il a été fait usage le plus possible de termes épicènes. Les appellations utilisées au masculin générique doivent être interprétées comme inclusives, indépendamment du genre. 

Pour en savoir plus…

N’hésitez pas à approfondir votre recherche via les ressources suivantes :

Autres outils pour une communication inclusive

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Conseils pour des images et vidéos inclusives

Vous êtes à la recherche de conseils pour rendre vos supports visuels plus inclusifs ? Découvrez les conseils d'Unia.

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