Toujours plus de discriminations signalées à Unia en 2017

14 Juin 2018
Domaine d'action: Tous les domaines
Critère de discrimination: Tous les critères

Unia a ouvert un nombre record de dossiers pour faits de discrimination en 2017. Et les discours de haine sur internet ont retenu notre attention dans 326 dossiers sur un total de 2.017.

Unia présente ce jeudi 14 juin son rapport annuel 2017 « Refuser l’inertie ». « Les victimes de discrimination font de plus en plus appel à Unia. La plupart des dossiers que nous avons ouverts traitent de faits de discrimination potentielle liée aux critères ‘raciaux’ (732), au handicap (516), aux convictions religieuses ou philosophiques (319) et à l’âge (149).

Le fait que les critères raciaux entrainent l’ouverture du plus grand nombre de dossiers est lié à notre environnement. Nos stéréotypes raciaux ont été construits dès notre enfance à travers des livres, des films, des plaisanteries, des images… Mais aussi par des non-dits, notamment en ce qui concerne notre histoire coloniale. L’augmentation du racisme aujourd’hui est un problème dominant et préoccupant.

Cyberhate

Beaucoup de victimes de racisme et de discours de haine sur internet se tournent également vers Unia: 326 dossiers ont été ouverts à ce sujet en 2017. Au cours des dernières années, les propos haineux sur internet sont de plus en plus dénoncés, mais ils restent encore souvent impunis.

Nous soulignons donc particulièrement la condamnation d’un utilisateur de Twitter fin avril 2018 », déclare Patrick Charlier. Il s’agit d’une première en Belgique. Le parquet a cherché l’identité d’un individu qui harcelait une femme sur le réseau social. La victime a été conseillée et soutenuepar Unia. « Les masques tombent. Harceler et menacer une personne anonymement ne vous protège plus contre des poursuites judiciaires. Il s’agit d’un message important dans la lutte contre le cyberharcèlement.

Procédures judiciaires

Unia ne se rend pas souvent au tribunal. Ce n’est pas dans notre ADN. Nous préférons trouver une solution par la négociation ou la conciliation, c’est souvent plus rapide et moins coûteux. Ce n’est que lorsque la conciliation échoue ou dans le cas d’une violation grave et flagrante de la loi que nous décidons d’aller en justice. En 2017, nous l’avons fait à 13 reprises, dont 5 fois sur base de discriminations liées aux critères ‘raciaux’ et 4 fois pour des discriminations liées au handicap.

Davantage d’avis et de recommandations

Le rapport annuel revient également sur les 22 avis et recommandations qu’Unia a formulés en 2017. « Il s’agit d’avis relatifs à des projets de textes législatifs ou réglementaires ou des recommandations basés sur des études. Nous avons par exemple émis un avis concernant l’accompagnement dans l’enseignement ordinaire des élèves qui ont des besoins spécifiques ou encore une recommandation relative au don de sang des personnes homosexuelles. »

Unia publie des études et recherche

 « En 2017, nous avons publié une étude sur le marché du travail et une étude sur l’enseignement. Dans ces deux recherches, nous avons pointé les mécanismes d’exclusion structurels qui existent encore.  Par ailleurs, nous avons évalué la loi antidiscrimination sur base de plus de 17.000 dossiers à l’occasion d’une audition au parlement. Ces études et recherches constituent des outils de travail de référence pour les experts dans ces domaines », ajoute-t-il.

Des récompenses

Enfin, Unia a vu certains de ces projets reconnus avec deux prix en 2017. Un pour la campagne qui promeut le respect des droits des personnes handicapées, et un autre  pour notre formation en ligne eDiv dont le module handicap, rendu particulièrement accessible, a été promu dans la catégorie innovation par les eGov awards. Former et sensibiliser est une autre mission essentielle d’Unia. Nous avons ainsi proposé des formations et des ateliers autour de l’égalité des chances et des lois antiracisme et antidiscrimination à 12.378 personnes l’année passée.

Vous voulez en savoir plus que le rôle d’Unia ? Lisez notre rapport annuel 2017 et notre rapport chiffres pour l’année 2017.