Un tribunal condamne pour la première fois une agression raciste vis-à-vis de Roms

8 Octobre 2019
Domaine d'action: Vie en société
Critère de discrimination: Racisme

Ce lundi, le tribunal correctionnel de Gand a condamné une dizaine de supporters de football suite à l'attaque d'un immeuble habité par des Roms. Le racisme latent était l'un des mobiles des auteurs, et certains d'entre eux incitaient à la haine par voie de messages, a estimé le tribunal. "Cette condamnation rappelle à chacun que la violence n'a pas sa place dans un État de droit", réagit Unia qui s’était constitué partie civile aux côtés des victimes.  

"On ne peut en aucun cas se faire justice et manifester son mécontentement avec violence. C’est ce qui s’était passé en novembre 2017 à Gand lorsqu’un groupe de supporters de football munis de bâtons et de feux de Bengale ont envahi un squat dans lequel vivaient des Roms, dont de jeunes enfants. Il y a d’autres manières de protester. Le droit du plus fort n’en est pas un. Et si la violence en outre est inspirée par le racisme et que d’autres sont encouragés à en faire usage, c’est préjudiciable pour la société dans son ensemble", déclare Patrick Charlier, directeur d’Unia.

Les sanctions 

Le tribunal a condamné l'un des auteurs principaux à une peine de 100 heures de travaux d'intérêt général. 

Neuf des quinze prévenus ont été condamnés à une peine probatoire autonome d'un an. L'une des conditions leur impose une visite à la Caserne Dossin. "Nous estimons que ce type de sanction est tout à fait pertinent. La Caserne Dossin expose en mots et en images ce qui arrive lorsque la haine et le mépris prennent le dessus", explique Patrick Charlier. 

Un autre prévenu a été condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis. Deux autres encore ont été acquittés.

Les victimes reçoivent une indemnité de 500 euros en réparation du dommage causé.

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