Safer Internet Day : Unia resserre sa collaboration avec la Commission européenne
La violence se répand sur Internet. Plusieurs organisations, dont Unia, ont décidé d’unir leurs efforts, à l’initiative de la Commission européenne dans l’espoir d’y faire régner plus de sécurité et de justice. « Les internautes ne prennent plus la peine de cacher leurs propos racistes ou xénophobes. Il semble même que certains en soient fiers », affirme Patrick Charlier, directeur d’Unia.
Unia et d’autres organisations européennes ont donc décidé de collaborer pour inciter Facebook, Twitter, etc., à faire preuve d’une plus grande diligence dans la lutte contre la cyberhaine. « Ces organisations européennes s’occupent de questions telles que les droits de l’Homme, la discrimination ou le racisme sur internet. À partir du mois de mars, et pour sixsemaines, Unia transmettra à la Commission européenne des rapports sur les messages de haine supprimés par les réseaux sociaux, ainsi que les délais dans lesquels ils le font », précise Patrick Charlier.
Évaluation des codes de conduite
« Dans leur code de conduite contre l’incitation à la haine sur Internet, les réseaux sociaux promettaient notamment d’effacer rapidement les messages de haine qui leur étaient signalés. Avec notre aide, la Commission européenne peut vérifier s’ils joignent le geste à la parole. Un code de conduite ne peut pas en rester au stade de l’engagement facultatif. »
Unia estime en outre que Twitter, Facebook et les autres opérateurs ne peuvent pas se contenter d’appliquer leurs règles internes pour évaluer si un message dépasse les limites de la liberté d’expression. « Ces directives spécifiques à l’entreprise constituent un bon point de départ, mais Unia est d’avis que les lois belges et européennes revêtent une importance au moins aussi grande. »
Tendance préoccupante
« Aujourd’hui, la tendance est très claire : le cyberspace est devenu un lieu où des propos blessants, méprisant, injurieux, discriminatoires sont répercutés en boucle. Les signalements qui parviennent à Unia le montrent à suffisance. Il nous importe beaucoup dans nos analyses de chercher un équilibre entre les propos condamnables et la liberté d’expression».
Qu’est-ce qui est condamnable ?
« Pour clarifier la différence complexe qui existe entre les deux, nous ouvrons aujourd’hui une page sur notre site web expliquant ce qui est condamnable et ce qui ne l’est pas. Nous donnons aussi des conseils sur la façon de signaler les messages de haine, sur Facebook par exemple. Tout n’est pas punissable. Les opinions choquantes ou les insultes peuvent être blâmables sans pour autant inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination », conclut Patrick Charlier.
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