Six ans de prison contre l’auteur d’une tentative de meurtre homophobe
Ce lundi 3 octobre, le tribunal correctionnel de Liège a condamné à six ans de prison l'auteur d'une tentative de meurtre à caractère homophobe. Unia s’était constitué partie civile dans ce dossier parce que cette agression était entre autres motivée par l’orientation sexuelle de la victime, ce qui constitue une circonstance aggravante.
« Un délit ou un crime motivé par le mépris ou la haine envers une personne en raison, par exemple, de son origine, de sa religion ou dans le cas présent de son orientation sexuelle, est particulièrement traumatisant pour la victime et ses proches. Mais il engendre aussi peur et insécurité au sein du groupe auquel la victime appartient, c’est un message de menace à leur égard », précise Patrick Charlier, directeur d’Unia. « Il est donc important que la motivation d’un tel acte soit identifiée et reconnue ».
« Ce jugement confirme encore une fois que la violence à l’égard des personnes homosexuelles est une réalité. Il est aussi le signe que les autorités judiciaires reconnaissent la particularité de ce type de violence, qui met en danger la vie en société dans son ensemble. Nous sommes donc satisfaits que la circonstance aggravante ait été reconnue. »
Pour rappel, les faits remontent à début 2015. L’accusé dit souhaiter vivre une première expérience homosexuelle avec un homme de 53 ans, rencontré le soir même. Il l’emmène à Angleur mais éprouve aussitôt du dégoût pour cette relation sexuelle. Il frappe alors la victime et la précipite dans l'Ourthe. Il est accompagné d’un complice de 26 ans, condamné quant à lui à une peine de 4 ans de prison avec sursis pour un tiers.
« En 2016, et donc sur une période de 10 mois, Unia a ouvert 8 dossiers pour des faits de violence physique au motif de l’orientation sexuelle présumée des victimes. En 2015, 12 dossiers de ce type avaient été ouverts (soit 13% des dossiers liés à l’orientation sexuelle), alors que ceux-ci étaient auparavant exceptionnels », précise Patrick Charlier. « Nous ne doutons pas non plus qu’il s’agisse là d’une partie infime des faits qui émaillent le quotidien des personnes homosexuelles. Récemment encore, deux hommes signalaient avoir fait l’objet de coups parce qu’ils se tenaient la main dans les rues d’une grande ville ».
Outre la possibilité qu’ont les victimes d’introduire un signalement auprès d’Unia, Patrick Charlier rappelle également l’importance de faire une déposition auprès d’un commissariat de police qui, le cas échéant, est tenu de veiller à enregistrer le caractère homophobe de l’agression. Cet enregistrement peut être une donnée essentielle pour la suite judiciaire des agressions homophobes.
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