Unia déplore l’accueil défaillant des personnes sourdes dans les hôpitaux

22 Septembre 2018
Domaine d'action: Biens et services
Critère de discrimination: Handicap

En Belgique, nous comptons plus d'un million de personnes sourdes et malentendantes. Pourtant, seuls quelques hôpitaux leur sont réellement accessibles. Elles ont souvent du mal à trouver leur chemin, ne sont pas comprises et ne peuvent pas dialoguer de manière satisfaisante avec personnel médical. Leur droit à des soins de santé de qualité est ainsi compromis. C’est la conclusion d’Unia suite à un sondage par mail mené auprès des hôpitaux et des personnes sourdes et malentendantes. À l’occasion de la Journée internationale des Langues des signes ce 23 septembre, Unia souhaite rendre visible cette problématique.

Unia reçoit depuis un certain temps des signalements de patients sourds et malentendants à propos des difficultés qu’ils rencontrent quand ils doivent se rendre à l’hôpital, que ce soit pour des traitements, des visites médicales ou des périodes d’hospitalisation plus longues. « Une enquête menée par Unia montre que, dans la pratique, les hôpitaux ne savent souvent pas comment traiter ce groupe de patients. À peine 30% des hôpitaux interrogés indiquent qu'ils ont mis en place une politique d'accueil pour les personnes sourdes et malentendantes. C'est un problème car cela restreint l'accès aux soins de santé. Les études internationales en montrent les conséquences : moins bonne santé, stress mais surtout risques de mauvais diagnostic et d’erreur médicale», explique Patrick Charlier, directeur d’Unia.

L’interprète est un droit

« Les hôpitaux doivent aborder l'accueil des patients sourds ou malentendants de manière plus professionnelle en élaborant des lignes directrices et des codes de conduite. Ils doivent également recourir à davantage d’interprètes professionnels en langue des signes. Il s’agit d’un aménagement raisonnable, conformément à la législation antidiscrimination et à la Convention des Nations-Unies sur les droits des personnes handicapées. Les patients sourds et malentendants doivent souvent recourir à leur heure personnelle d’interprétation et ceci n’est pas acceptable ».

Unia interpelle le monde politique

Pour répondre au peu d’attention accordé aux sourds et aux malentendants dans les hôpitaux, Unia en appelle aussi aux différents ministres de la Santé. « Il faut investir dans l’accessibilité. Les autorités doivent comprendre les personnes sourdes et malentendantes et se mettre d'accord sur qui remboursera les coûts des interprètes professionnels », poursuit Patrick Charlier.

Unia enverra bientôt ses recommandations aux ministres de la Santé à tous les niveaux de pouvoir, de même qu’aux hôpitaux. En outre, chaque hôpital belge va recevoir une fiche d'information contenant des conseils sur la gestion, l’accueil et l’accompagnement des personnes sourdes et malentendantes

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