Suppression de l’obligation de vote : chaque voix compte !
Le 14 juillet dernier, le parlement flamand a approuvé la suppression de l’obligation de vote pour les élections communales. Prochainement, les résidents en Flandre ne seront donc plus obligés de se rendre aux urnes pour le niveau communal. Mais pour certains groupes, exercer son droit de vote n’était déjà pas évident. Unia réclame dès lors une attention particulière pour les électeurs faisant face à certains obstacles pour exercer leur droit de vote.
En tant qu’organisme indépendant chargé du suivi de l’application de la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées, Unia plaide depuis de nombreuses années pour un processus électoral pleinement accessible. A défaut, impossible de parler de réelle inclusion.
Les personnes en situation de handicap sont encore confrontées à de nombreux obstacles lorsqu’elles souhaitent exprimer leur voix : des bureaux de vote inaccessibles, un nombre insuffisant de places de parking spécifiques, des transports en commun peu accessibles, le refus de pouvoir être assistées par un proche dans l’isoloir, etc. Les personnes présentant une déficience intellectuelle ou des troubles psychiques éprouvent elles aussi des difficultés pour voter. Une enquête d’Unia révèle le besoin crucial d’informations facilement accessibles et compréhensibles et la nécessité d’une préparation suffisante.
Unia craint que la suppression de l’obligation de vote n’entraine l’abstention de nombreuses personnes handicapées lors des prochaines élections communales. Seule une politique d’accompagnement misant sur l’accessibilité et l’assistance permettra de garantir un processus démocratique pour toutes et tous.
Une attention particulière pour les groupes vulnérables
Unia attire également l’attention sur d’autres groupes susceptibles de rencontrer des obstacles lors de l’exercice de leur droit de vote, comme les personnes âgées, faiblement qualifiées ou précarisées, ou encore les nouveaux arrivants et les jeunes. Pensons par exemple aux résidents des maisons de repos et de soins, qui ont parfois des difficultés à se rendre à leur bureau de vote, ou aux électeurs amenés à voter pour la première fois, qui doivent encore se familiariser au processus politique. Pour d’autres, disposer d’informations compréhensibles peut faire toute la différence.
En supprimant l’obligation de vote, il faudra convaincre les électeurs de faire valoir leur voix. Il s’agit d’une mission importante, et nous devons avoir la certitude que les autorités mettront tout en œuvre pour impliquer l’ensemble des électeurs dans le processus démocratique.
Le vote est un droit humain
Voter est un droit fondamental. Veillons à ce que chacun puisse l’exercer de manière effective.
Des élections accessibles ne constituent pas un privilège, mais un droit. Le protocole de la Convention européenne des droits de l’homme exige que les autorités veillent à ce que le résultat des élections reflète le plus fidèlement possible l'opinion des différents groupes de la société. Et la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées impose aux autorités de garantir que les procédures, équipements et matériels électoraux soient appropriés, accessibles et faciles à comprendre et à utiliser.
L’administration flamande peut dès à présent s’atteler à garantir l’accessibilité des prochaines élections locales de 2024. Par exemple, en sensibilisant les groupes vulnérables et leur entourage, en libérant des moyens pour réaliser des informations dans un langage compréhensible ainsi que pour la préparation, en offrant la possibilité de voter préalablement (par courrier ou de manière numérique) ou en prévoyant des bureaux de vote mobiles.
C’est ainsi que tous les électeurs pourront exercer pleinement leur droit de vote et que les conseils communaux représenteront la diversité des villes et communes flamandes. Il s’agit à nos yeux d’un renforcement significatif de la démocratie locale !
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