Interprétariat en langue des signes : besoins insuffisamment satisfaits

22 Janvier 2009
Domaine d'action: Emploi
Critère de discrimination: Handicap

Objet: Trouver une solution de fond pour les problèmes liés à la formation et au manque d’attrait des professions liées à l’interprétariat en langue des signes.

Destinataires: Communautés française et flamande

Constat

Communauté/Région Flamande

En Belgique, entre 50.000 et 60.000 personnes sourdes utilisent la langue des signes pour communiquer. De ce groupe, 80% environ ne savent lire ni écrire. Il est dès lors impératif que suffisamment d’interprètes soient disponibles pour les personnes sourdes, tant pour les activités quotidiennes (média, justice, santé, participation à des activités politiques et sociales) que dans le cadre de l’emploi et de l’enseignement.

En effet, le manque d’interprètes se fait le plus ressentir dans l’enseignement.

Les élèves sourds (les enfants dans l’enseignement normal, ainsi que les personnes dans l’enseignement pour adultes) ne disposent que de quelques heures d’interprétation par semaine. Des cours sans interprète demandent beaucoup d’efforts, mettant ainsi la barre plus haute pour les enfants sourds que pour les autres.

Un deuxième point critique est le statut précaire des interprètes agréés.

Les conditions (financières) actuelles des interprètes en langue des signes en Flandre étant peu attirantes, très peu d’interprètes s’engagent à temps plein, créant ainsi un manque d’interprètes actifs.  

Communauté Française

La Communauté Française de Belgique compte approximativement 30.000 adultes et 9.000 enfants de moins de 15 ans sourds ou malentendants qui communiquent en langue des signes (reconnue officiellement par un décret de la Communauté Française en 2003).

80% des personnes sourdes ne savent ni lire, ni écrire correctement.

Par conséquent, les besoins en interprétariat en langue des signes sont énormes tant pour la vie quotidienne et professionnelle que pour la scolarité des personnes sourdes.

Pourtant, on constate un manque structurel d’interprètes en Communauté française.

Plusieurs facteurs interviennent :

  1. pour atteindre un bon niveau, la formation compte 4 à 5 années d’études ;
  2. l’offre de formations en langue des signes répond insuffisamment aux besoins réels. L’accès à la profession se fait par les cours de promotion sociale. Actuellement, à Bruxelles, il n’y a plus de cours. Un projet de Master en langues des signes existe mais semble rencontrer des obstacles notamment au niveau budgétaire ;
  3. 3les services qui organisent l’offre d’interprétariat en région bruxelloise et wallonne (SISW et SISB) fonctionnent avec un nombre limité de salariés et de nombreux indépendants. Ceux-ci, travaillant souvent ailleurs, ne sont pas toujours disponibles. De nombreuses demandes d’interprètes ne peuvent être satisfaites.
  4. que ce soit au niveau de leur formation, de leur statut et de leur rémunération, le métier d’interprète doit être revalorisé.

Recommandation

Le Centre plaide pour que la Communauté Française et la Communauté flamande réfléchissent à une solution de fond pour les problèmes liés à la formation et au manque d’attrait des professions liées à l’interprétariat en langue des signes.

Statut:

  • Dans le cadre des protocoles de collaboration entre le Centre et la Communauté française: Etablissement d’un contact entre la Fédération Francophone des Sourds de Belgique/la Direction de l’Egalité des chances en CF et le Centre