Agression violente raciste : 15 mois de prison ferme
Ce lundi 5 mai, le Tribunal correctionnel de Liège a rendu un jugement sévère et exemplaire dans une affaire de violences racistes commises à Liège en février dernier contre deux jeunes filles belges (19 et 20 ans) d’origine maghrébine.
Le « Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme » – service public chargé de lutter contre les discriminations - s’était constitué partie civile auprès des deux victimes.
Celles-ci avaient été agressées, le 7 février dernier, dans le centre-ville de Liège par trois hommes. L’agression avait été d’une extrême violence, tant verbale que physique. Les jeunes filles avaient notamment été menacées par des armes à feu. C’est grâce au courage des victimes elles-mêmes, qui décidèrent de suivre leurs agresseurs, que la police liégeoise les arrêtera.
Les deux principaux auteurs des faits, depuis lors en détention préventive, ont été condamnés l’un à 15 mois de prison ferme, l’autre à 12 mois de prison, dont 6 mois avec sursis. Le meneur est par ailleurs bien connu des milieux d’extrême-droite, en particulier néonazis. Il y a quelques années, il fréquentait plusieurs partis électoralistes de l’extrême droite francophone.
Pour Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, « cette affaire est très importante à plusieurs points de vue : d’abord elle rappelle que le discours raciste trouve toujours des personnes pour passer des paroles aux actes, que le racisme est donc par essence criminogène ; ensuite que le racisme ne connaît aucune limite et peut s’attaquer même aux femmes et aux enfants, comme cela avait déjà été le cas à Anvers avec Hans Van Temsche ; enfin que les actes racistes ne sont pas le fait d’une région ou d’une ville, et qu’ ils peuvent se commettre partout ».
Au sujet du procès et de son issue, Edouard Delruelle ajoute : « Ce procès a été possible grâce au courage extraordinaire des deux jeunes victimes, belges je tiens à le rappeler, mais agressées parce que d’origine étrangère. Par leur attitude, elles ont permis une nouvelle victoire contre le racisme». « Je tiens aussi à souligner l’attitude ferme et rapide du Parquet et du tribunal, dont le jugement exemplaire encourage tous ceux qui luttent pour une société de tolérance et d’égalité » conclut Edouard Delruelle.
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