Jugement dans l’affaire de l’attaque raciste au Centre pour réfugiés de Broechem

13 Octobre 2006
Domaine d'action: Vie en société
Critère de discrimination: Racisme

Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme a pris aujourd’hui connaissance du jugement du Tribunal Correctionnel d’Anvers dans l’affaire de faits de violence motivés par le racisme, commis en juillet 2004, contre des résidants du Centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Broechem.

Nous pouvons constater que le juge a tenu compte du caractère raciste des faits. Le juge a également reconnu le préjudice physique et moral occasionné aux trois personnes prises à partie. Outre les trois victimes, l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil) et le Centre s’étaient également constitués partie civile. L’euro symbolique a été attribué à ces derniers.

Les faits dont il est question avaient, en leur temps, provoqué une émotion salutaire. Les autorités judiciaires et la police ont pris ce dossier en charge de manière déterminée.

Pour rappel, début juillet 2004, quatre jeunes hommes, armés et masqués, pénètrent de nuit dans une des pièces d’habitation du centre d’accueil pour réfugiés de Broechem (Ranst). Les victimes ont dû répondre, sous la menace, si elles étaient musulmanes ou pas, et aussi si elles étaient venues en Belgique pour travailler. Celles qui répondaient positivement à ces questions ont été rouées de coups. Trois des demandeurs d’asile concernés, un Tchétchène, un Palestinien et un Kosovar, se sont par la suite constitués partie civile.

Le choc a été très grand pour eux et a entraîné de graves troubles de stress et de dépression. Le Centre a, dès le début, offert son assistance aux victimes. Deux d’entre elles ont accepté l’offre. Leur confiance dans la société a dû être restaurée afin de les convaincre de la pertinence de leur engagement dans les procédures (pas moins de quatre !) contre trois mineurs d’âge et un majeur. Un jugement est à présent prononcé à charge du majeur.

A l’égard d’un des mineurs qui a exprimé des remords et qui a eu une attitude constructive une médiation réparatrice en groupe a été mise sur pied. A l’égard de deux autres personnes, mineures elles aussi, les procédures sont encore pendantes.

C’est depuis 2003 que les mobiles abjects, tels le racisme, peuvent être invoqués pour certains faits, pour coups et blessures comme c’est ici le cas, en vue d’une aggravation de la peine. L’intention raciste pour les faits reprochés a clairement été retenue. Il s’agit d’un fait important du jugement, et le Centre se réjouit de cette prise en compte.

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