Prononcé Wijkamp et Glimmerveen, 19 novembre 2008

19 Novembre 2008
Critère de discrimination: Racisme

Le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (Centre) souligne l’importance de la décision du tribunal correctionnel de Hasselt de ce jour à l’encontre de MM.  Stefan Wijkamp et Joop Glimmerveen. Les prévenus ont été condamnés chacun à une peine d’amende de 1.100€. Le Centre a reçu l’euro symbolique en réparation du dommage moral subi.

Le 10 mars 2007, la branche néerlandaise de ‘Blood & Honour’ voulait se réunir à Ijsselstein (Limbourg du Nord). Les  autorités locales ont interdit cette réunion. Le groupe de 150 à 200 néonazis s’est alors rabattu sur le cimetière militaire allemand à Lommel. Devant le monument aux morts, des discours ont été tenus par messieurs Wijkamp et Glimmerveen sur la présence des étrangers et exaltant le nazisme. La cérémonie se clôtura par le salut hitlérien effectué dans un mouvement général.

Conformément à ses missions légales, le Centre a déjà déposé plainte à maintes reprises contre des personnes qui font publiquement le salut hitlérien et/ou font l’apologie du nazisme.

Depuis 1996, il existe une jurisprudence claire en la matière sur base de la loi réprimant le racisme. Cette décision témoigne de la volonté  des autorités publiques d’agir contre de telles pratiques. Elle montre aussi que ces pratiques peuvent faire l’objet de poursuites effectives et de condamnations par la justice. « Pour que cela soit le cas, insiste Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre, il faut qu’en amont la police, les services de sécurité et la Sûreté de l’Etat demeurent attentifs à de telles manifestations qui, rappelons-le, n’ont rien à voir avec la liberté d’expression ou de réunion ». Et il poursuit : « Bien que de telles rencontres ne génèrent pas directement des problèmes d’ordre public, il existe des liens clairs entre ces groupes néonazis organisés et les délits de violence raciste».

Ce n’est pas par hasard que des groupes néonazis tel que Blood & Honour choisissent de se réunir en Belgique pour organiser des commémorations et des concerts. Sur place, on constate la présence nombreuse de plaques d’immatriculation allemandes, néerlandaises et anglaises. Alors que par le passé, les autorités intervenaient peu ou étaient hésitantes, la décision d’aujourd’hui représente un tournant qui démontre que la Belgique a pris au sérieux les recommandations des instances internationales, notamment des Nations Unies, qui lui demandaient de tout mettre en œuvre pour empêcher ce genre de manifestation.

Il existe actuellement plusieurs propositions de loi visant à juguler ces phénomènes, par exemple en utilisant les méthodes particulières d’investigation, en étendant la loi sur les milices privées ou en permettant aux Bourgmestres d’interdire de tels rassemblements. Edouard Delruelle conclut : “ Sans nous prononcer sur les mesures les plus opportunes, nous espérons que le Parlement  discutera ces propositions pour arriver rapidement, au-delà des clivages des partis, à un consensus pour rendre impossibles en Belgique de telles manifestations.”

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