Selon une enquête d’Unia, 20% de la population ne veut pas que son enfant soit en couple avec une personne de couleur
A l’occasion d’une enquête de notoriété, Unia a interrogé plusieurs personnes sur leur degré de tolérance. 20% des répondants trouverait dérangeant que leur fils ou fille ramène à la maison un-e partenaire de couleur. Un chiffre interpellant dévoilé à l’occasion de la journée internationale de lutte contre le racisme, en marge de laquelle Unia lance une campagne virale destinée aux jeunes.
Depuis plusieurs années, le racisme évolue vers un « racisme culturel », mais les comportements racistes basés sur la couleur de peau persistent. Interrogé quant à la possibilité de voir leur enfant en couple avec une personne d’une autre couleur, 1 répondant sur 5 ne l’accepterait pas.
Un problème qui concerne toutes les générations
« Quiconque pense que les jeunes seraient moins opposés à un partenaire avec une couleur de peau différente se trompe. 17,5 % des 16 à 25 ans disent qu’ils ne préféreraient pas voir leur enfant dans une relation avec une personne de couleur », précise Patrick Charlier.
Un rejet plus important dans la tranche des 56 à 65 ans qui sont 25% à ne pas l’accepter. Ils sont 22% chez les 36-45 ans et 21% chez les 46 à 55 ans.
« Il est vraiment interpellant de voir les jeunes quasiment au même niveau de rejet que leurs aînés alors qu’ils font partie d’une génération qui a grandi dans une société interculturelle ». Patrick Charlier estime que cela traduit une forme de polarisation de la société qui se concrétise, dans certains cas, par des vies séparées. Les jeunes vivent encore trop souvent dans des mondes différents en fonction de leur couleur de peau, sans avoir de réelles interactions, même s’ils partagent les mêmes aires de jeux ou qu’ils habitent le même quartier.
L’enquête d’Unia a également fait l’exercice inverse en demandant aux personnes issues de l’immigration s’ils accepteraient que leur enfant ait un compagnon avec une autre couleur de peau. Résultat : près de 12% des répondants éprouveraient des difficultés.
Journée contre le racisme et la discrimination
À l’occasion de la Journée internationale contre le racisme du 21 mars, Unia lance une campagne de sensibilisation dont l’objectif est de mettre fin aux préjugés racistes. Au coeur de la campagne, diffusée essentiellement sur les médias sociaux, un film vidéo nous montre 3 jeunes issus de l’immigration et qui inversent les préjugés qu’ils subissent. «Nous devons être très vigilants car un préjugé, même inconscient, est très souvent la première étape vers une discrimination. Avec ce film, nous voulons surtout attirer l'attention des jeunes. Ils sont encore nombreux à avoir des préjugés et doivent savoir que ces comportements, non seulement peuvent avoir des conséquences lourdes pour ceux qui en sont victimes, mais surtout sont contraires à l’idéal d’une société égale et inclusive », conclut Patrick Charlier.
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