Skinheads néonazis condamnations confirmées et aggravées

8 Mai 2007
Critère de discrimination: Racisme

Ce mardi, la cour d’Appel de Bruxelles a confirmé et aggravé le jugement pour racisme rendu, le 23 janvier dernier, par le tribunal correctionnel de Louvain (Leuven) contre un groupe de jeunes skinheads de la commune de Tirlemont, après le dépôt d’une plainte déposée par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme.

Cette plainte faisait suite au tabassage d’un garçon d'origine slovaque. Le groupe des agresseurs était constitué de trois mineurs et de deux majeurs. La cour d’Appel les a condamnés à 5 ans de prison (au lieu de 3 ans en 1er instance), dont la moitié avec sursis et le report pendant une période de cinq ans, moyennant le respect des trois conditions suivantes :

  1. L’interdiction de prendre part à des activités d’organisations d’extrême droite, telles que Bloed Bodem Eer & Trouw (BBET) et Blood & Honour (B&H).
  2. L’interdiction de posséder des armes.
  3. L’obligation de suivre un traitement adapté.

En outre, le Centre se voit attribuer une indemnité morale de 250 €.

Le Centre s’était constitué partie civile dans ce dossier en raison de la gravité des faits. En effet, le 27 août 2006, la victime de ce groupe de skinheads s’est fait tabasser par celui-ci. Le jeune belge d’origine slovaque avait été ensuite laissé pour mort. Par cet acte, les agresseurs avaient comme seul but de s’en prendre à un étranger. Les deux agresseurs majeurs d’âge étaient déjà connus pour d’autres faits de violence. Cela démontre aussi qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé.

La cour d’Appel a clairement affirmé que le jugement rendu en 1er instance « n’était pas assez adapté (…) qu’il y avait un contexte clair de haine contre les étrangers et que cela avait un impact sur le sentiment d’insécurité. Avec ce jugement, le juge veut donner un signal clair en direction de la société pour qu’il soit exemplatif afin d’empêcher une réédition de ce type d’actes ».

Le Centre se félicite de la rapidité rendu dans ce dossier judiciaire qui a duré 8 mois (entre les faits et la confirmation d’aujourd’hui par la cour d’Appel) et que l’arrêt est claire, notamment, en affirmant que ce type de violence raciste n’est pas tolérable.

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