Tribunal correctionnel de Flandre orientale, division Gand, 21 mars 2023
Un jeune homme a été insulté dans la rue d'« homo » et de « jeanette ». Les mots et le contexte ne permettaient pas de déduire si le prévenu avait incité ou avait l'intention d'inciter des tiers à la discrimination. Le prévenu a été acquitté.
Date : 21 mars 2023
Instance : Tribunal correctionnel de Flandre orientale, section Gand
Critère : Orientation sexuelle
Les faits
Un jeune homme se promenait dans la rue. On lui criait « homo », « jeanet » et « ta mère est une salope » depuis une voiture qui passait par là. Le jeune homme a pu filmer la voiture avec son téléphone portable, ce qui a permis d’identifier le prévenu.
Qualification juridique
Le ministère public avait poursuivi le prévenu pour la charge suivante :
- Incitation à la discrimination à l’égard d’une personne (art. 22, 1° loi Antidiscrimination).
Décision
Le tribunal correctionnel a acquitté le prévenu. Les mots et le contexte ne permettaient pas de déduire que le prévenu avait incité ou avait eu l'intention d'inciter des tiers à la discrimination.
Le tribunal correctionnel a par ailleurs précisé que des propos injurieux peuvent inciter à la discrimination lorsqu'il s'agit de propos injurieux d'une nature exceptionnellement grave. Les expressions "homo" et "jeanet" font partie du langage courant flamand et sont utilisées d'innombrables fois chaque jour, tant dans un contexte amical que dans un contexte plutôt négatif. Assimiler l'utilisation de ces termes à une incitation à la discrimination donnerait à cette disposition pénale une portée qui n'a pas lieu d'être dans une société démocratique.
Unia n’était pas partie à la cause.
En abrégé : Corr. Flandre orient., div. Gand, 21-03-2023
Jurisprudence comparable Tribunal correctionnel de Flandre orientale, division Gand, 21 mars 2023
Tribunal correctionnel de Liège, section Liège, 15 juillet 2021
Tribunal correctionnel de Liège, division Huy, 15 septembre 2022
Un employé d'une entreprise de construction tient plusieurs propos homophobes à l'égard d'un client et est licencié pour faute grave. Le tribunal correctionnel estime qu'il n'y a pas eu d'incitation à la haine ou à la violence car l'homme ne s'est pas adressé aux autres personnes présentes.