Discrimination et désaffiliation des jeunes issus de l’immigration

Pour les jeunes "issus de l'immigration", l’origine étrangère de leur famille, la mauvaise réputation de leur quartier ou encore l’échec scolaire auquel ils ont été confrontés constitue autant d’obstacles à leur entrée dans la vie active. Le malaise exprimé par et au sujet de ces jeunes est révélateur d’un problème structurel plus large et plus profond. C’est ce que souligne cette étude.

De nombreuses recherches et études menées en Belgique ont déjà démontré que les jeunes d’origine étrangère souffrent de nombreuses formes de discriminations, qu’elles soient directes ou indirectes, qui affectent leur insertion sur le marché du travail wallon. D’autres ont mis en exergue que nombre de jeunes issus de l’immigration se sentent mis à l’écart du marché du travail et/ou de leur environnement social, subjectivement « désaffiliés ». 

Conscient de ce phénomène, et dans ses missions de lutte contre les discriminations et de promotion de l’égalité des chances, Unia a commandité au Centre d’Etudes de l’Ethnicité et des Migrations (CEDEM) de l’Université de Liège une étude préparatoire s’intéressant aux liens entre discrimination, désaffiliation et employabilité des jeunes d’origine étrangère.

Par le vocable « jeune », il est entendu dans le cadre de cette étude des personnes âgées de 18 à 25 ans, issues des deuxièmes et troisièmes (voire quatrièmes) générations de l’immigration. Cette étude, si elle repose notamment sur les travaux précédemment menés par des scientifiques, donne également la parole aux principaux concernés, c’est-à-dire les professionnels de l’insertion socioprofessionnelle ainsi que les jeunes d’origine étrangère fréquentant les formations organisées par le Service public de l'Emploi et de la Formation pour la Région wallonne (FOREM) ou par les différents organismes du secteur de l’Insertion SocioProfessionnelle (ISP). Cette étude vise en effet à formuler des avis et des recommandations les plus pertinents possibles.