Le plan de diversité de Gand : vers une ville inclusive

23 Novembre 2020
Domaine d'action: Emploi

La ville de Gand a présenté mardi 18 novembre son nouveau plan pour plus de diversité et d'inclusion au sein de son personnel. Gand veut que ses employé·e·s reflètent mieux la société locale et propose un cadre pour y parvenir. Unia réagit avec enthousiasme à ces propositions.

De nombreuses personnes éprouvent tous les jours des difficultés à trouver un emploi, malgré leurs qualités et leurs compétences. Outre les obstacles inhérents à leur éducation et le manque de modèles, ils se heurtent à des préjugés de la part des employeurs, parce qu'ils sont issus de l'immigration, qu'ils souffrent d'un handicap ou d'une maladie chronique ou qu'ils appartiennent à la communauté LGBTQIA+. La ville de Gand veut y mettre un terme. Plusieurs actions doivent contribuer à améliorer la situation.

Unia a été sollicité à plusieurs reprises pour l'élaboration du plan et se réjouit que l’administration communale ose faire des choix clairs dans ce domaine. Le plan implique une approche cohérente avec des mesures ciblées, allant du flux de personnel, au soutien de ceux qui travaillent déjà, en passant par le suivi et l'évaluation de l'approche. La ville utilise également une approche intersectionnelle : les personnes ont des caractéristiques, et l'intersection de certaines de ces caractéristiques les rend uniques, mais parfois aussi plus vulnérables. Porter une attention dès le départ à l’intersectionnalité permet de tenir compte de risques que vous ne verriez pas autrement.

Des actions positives ? Évidemment !

Une mesure en particulier a soulevé des interrogations et Unia a également reçu quelques demandes d’information relatives à l'action positive. Unia travaille sur ce thème depuis de nombreuses années et est convaincu qu'il peut être un outil utile pour éliminer la sous-représentation de certains groupes dans la société. Pour mieux expliquer ce que sont les actions positives, on utilise parfois l'image d'une maison : supposons que la maison soit difficilement accessible, la porte d'entrée comportent plusieurs serrures qui empêchent les gens d'entrer sans la bonne clé. Une solution pourrait être de permettre à ces personnes d’entrer par une porte latérale, et de se retrouver avec les autres.

C'est précisément le rôle joué par l'action positive dans le domaine de l'emploi. Elle permet aux gens d'accéder à un emploi par un détour. Le problème est-il alors résolu ? Non. Il est extrêmement important de s'attaquer simultanément aux obstacles qui rendent l'accès à la maison difficile. C'est parce qu’il brasse large que le plan de Gand est si fort : il contient une série de mesures qui, toutes ensemble, devraient conduire au changement. Nous pensons qu'avec ce plan, Gand ouvrira temporairement la porte latérale, tout en travaillant sur les serrures de la porte d'entrée.

Comme se posaient aussi des questions juridiques, le gouvernement flamand a recueilli l’avis d'Unia. Le système des actions positives est prévu tant dans la législation antidiscrimination européenne, fédérale que flamande, et les autorités locales peuvent également l'invoquer. Il est toutefois assorti de conditions. Vous devez démontrer que :

  1. certains groupes de personnes sont sous-représentés dans l’entreprise, chiffres concrets à l’appui ; 
  2. les actions concernent exclusivement des groupes défavorisés ;
  3. les actions sont limitées dans le temps, et ;
  4. d’autres personnes ne sont pas inutilement désavantagées dans leurs droits.

Les quotas contraignants, la priorité automatique ou l'abaissement des exigences de compétence sont des formes de discrimination interdites, mais ce plan d'action nuancé n'en fait pas mention. 

Unia suivra de près la mise en œuvre concrète de ce cadre, et reste à la disposition de toutes les autorités locales qui souhaitent se doter d’effectifs de travail diversifiés.