Le tribunal correctionnel de Bruxelles condamne lourdement un agresseur homophobe

23 Octobre 2008
Critère de discrimination: Orientation sexuelle

Ce mercredi 22 octobre, la 43ème Chambre du Tribunal correctionnel de Bruxelles a rendu son jugement dans une affaire de violences homophobes. Elle a condamné l’auteur des faits à 8 mois d’emprisonnement avec un sursis de 5 ans et a accordé un euro symbolique au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme qui s’était constitué partie civile dans ce dossier.

En février 2006, Monsieur C. s’était fait agresser, à Uccle, par un groupe de jeunes, dans un café où il avait l’habitude de se rendre après sa journée de travail. Un des membres de ce groupe connaissait la victime et son homosexualité. L’agression de Monsieur C. avait été d’une extrême violence, tant verbale que physique.

Ceci confirme que la violence à l’égard des personnes homosexuelles reste une réalité dans notre société et qu’elle ne se résume malheureusement pas à de mauvaises blagues ou des moqueries.

Pour Edouard DELRUELLE, directeur francophone du Centre, « cette affaire met en évidence une criminalité qui reste encore méconnue. Depuis de nombreuses années, les différentes formes d’orientation sexuelle sont certes plus visible, reconnues et même protégées par la loi. Pourtant, il se trouve encore une partie de la population qui ne les accepte pas. De nombreux stéréotypes et préjugés ciblent encore trop souvent les personnes homosexuelles. Ce sont ces stéréotypes et ces préjugés qui préparent des passages à l’acte violents comme celui que le Tribunal correctionnel de Bruxelles vient de sanctionner ».

Le Centre se réjouit de la décision et de la lourdeur de la peine prononcée. Celle-ci est un signal fort qui montre que le tribunal a reconnu tant le caractère homophobe de l’agression comme une circonstance aggravante des coups et blessures portés à Monsieur C. que l’utilité de l’intervention du Centre dans ce type de délit.

Le Centre reçoit relativement peu de signalements de « crimes de haine homophobe », sans doute parce que les victimes craignent des représailles ou pensent que ce sont des démarches inutiles. Il profite dès lors de cette décision de justice pour inviter toutes les personnes qui sont victimes d’agressions de ce type à signaler les faits au Centre ou à ses partenaires (Tels Quels, Fédération des Associations Gayes et Lesbiennes, Arc-en-Ciel Wallonie et Alliàge). « Tous les services, organismes et associations compétents en matière de lutte contre l’homophobie doivent agir dans un même sens, pour soutenir les victimes » poursuit Edouard DELRUELLE.

Le Centre rappelle qu’il est également important de faire une déposition auprès d’un commissariat de police qui, le cas échéant, est tenu de veiller à enregistrer le caractère homophobe de l’agression . Cet enregistrement peut être une donnée essentielle pour la suite judiciaire des agressions homophobes.

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