Unia s’inquiète de l’antisémitisme en Belgique

10 Décembre 2018
Domaine d'action: Vie en sociétéAutres domaines
Critère de discrimination: Racisme

Unia demande aujourd’hui au Sénat pendant les auditions sur l’antisémitisme la réinstauration d’une cellule de veille contre l’antisémitisme. Unia demande aussi au ministre Kris Peeters, fraichement en charge de l’Égalité des chances, de faire le premier pas vers un plan d’action interfédéral pour lutter contre les discriminations et le racisme. L’antisémitisme demeure un problème persistant. L’Agence des droits fondamentaux (FRA) remet le sujet à l’ordre du jour avec son enquête à grande échelle menée auprès de 16.000 Juifs dans 12 pays de l’Union européenne.

La Belgique s’en sort plutôt mal. C’est ce qui ressort de nombreux graphiques présentés dans ce rapport. À l’exception des Juifs de France, les Juifs de Belgique sont les Juifs d’Europe qui ressentent le plus d’hostilité à leur égard. 81% des personnes interrogées citent l’espace public comme source la plus courante d’hostilité 0au cours des cinq dernières années. La moyenne européenne est d’environ 70%. “Ces chiffres appellent une réponse structurelle. Elle doit se concrétiser dans une cellule de veille et dans un large plan d’action qui devra toucher différents domaines”, souligne Patrick Charlier, directeur d’Unia.

Plusieurs visages

“L’antisémitisme a plusieurs visages”, explique Patrick Charlier. “Unia observe différentes formes de haine à l’égard des Juifs. Certaines formes sont liées au conflit israélo-palestinien, mais d’autres viennent de l’extrême droite. Nous remarquons aussi une forme d’antisémitisme au quotidien qui s’exprime par des stéréotypes et différentes formes de négationnisme.”

Devant la justice

La tendance est à la polarisation des idées. Cela signifie que les gens tiennent des propos racistes beaucoup plus rapidement vis-à-vis d’autres personnes. “Les musulmans sont alors une cible, mais la population juive l’est également. Les faits les plus graves sont désormais punis par la loi. Unia s’était porté partie civile en 2018 dans le procès des actes de vandalisme opérés dans le quartier juif à Anvers. Unia s’est également constitué partie civile dans le procès de la tuerie du musée juif à Bruxelles qui commencera début 2019.”

Le sommet de l’iceberg

Dans toute l’Europe, les faits et propos antisémites sont peu rapportés. La Belgique ne déroge pas à la règle. “Les signalements que nous recevons ne sont que le sommet de l’iceberg. Ce faible taux de signalements, qu’on retrouve aussi dans d’autres groupes discriminés, s’explique par la méfiance des victimes et leur indifférence face à un phénomène tellement répandu. Unia rencontre régulièrement les organisations juives afin de les consulter et d’échanger sur nos expériences respectives”, explique Patrick Charlier.

Résultats d’autres recherches

Il y a donc encore un long chemin à parcourir. “Heureusement, Unia a aussi reçu des signaux positifs émanant d’une enquête du PEW Research Center. Lorsqu’on demande aux Belges s’ils sont prêts à accueillir dans leur famille une personne juive, ils sont 94% à ne voir aucun problème à cela”, ajoute Patrick Charlier.

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