Journée de rencontres : le droit de vivre dans un habitat mobile
Vivre dans un habitat mobile est-il un droit ? La réponse est oui. Pour donner une meilleure visibilité aux problèmes et obstacles rencontrés en habitat mobile, le Minderhedenforum et Unia ont co-organisé ce lundi 4 novembre une Rencontre très inspirante.
La Journée de rencontre a débuté avec des témoignages vidéo saisissants de gens du voyage :
"J'ai la nationalité belge, je n'ai pas d'autre pays. Mon père était aussi belge. Nous voulons que nous soit reconnue notre place dans ce pays pour notre famille. C'est notre intention."
"Notre rêve ? Pouvoir disposer d’un emplacement permanent, pour toute la famille. Vivre dans une maison n'est pas vraiment une option pour nous."
Réalité frustrante
Ce sont des témoignages qui mettent immédiatement le doigt sur la plaie, car des emplacements permanents sont difficiles à réaliser en Belgique aujourd'hui. Il y a plus de gens qui veulent vivre dans des zones résidentielles que de terrains disponibles. Et sur des terrains privés, il y a toujours le risque d'y être expulsé en tant que gens du voyage. Même si les gens du voyage souhaitent acheter une parcelle de terrain, c'est en réalité presque impossible à réaliser. C'est la situation actuelle des gens du voyage belges, comme le décrit Rik Reusen d’Unia.
Cependant, une situation stable en matière de logement est cruciale pour améliorer aussi d'autres domaines d’existence. Un témoin s’explique :
"Nous voulons un emplacement permanent. Pour les enfants, car sans école et sans éducation, ils n'ont pas d'avenir. Voyager cause beaucoup de stress. Les enfants ne peuvent pas aller à l'école, or ils veulent aller à l'école."
La perspective internationale et néerlandaise en matière de droits humains
Ensuite, plusieurs orateurs ont mis l'accent sur la perspective internationale et néerlandaise des droits humains.
- Birgit van Hout, du HCDH, s'est concentrée sur la perspective internationale des droits humains et le fait de vivre en habitat mobile.
- Frenk Wiersman et Marije Graven ont mis en lumière la politique néerlandaise concernant les gens du voyage et la responsabilité des communes néerlandaises en vue d'élaborer une politique de logement incluant également les gens du voyage.
- Sabina Achterberg, présidente de l'association des Sinti, Roms et Gens du voyage aux Pays-Bas, a parlé de ses expériences personnelles, de ses actions contre la politique d'éradication du mode de vie extinction aux Pays-Bas et de ce qui reste encore à faire dans son pays.
Des formes alternatives d’habitat ?
Pour beaucoup de gens du voyage, vivre dans une maison n'est pas une bonne alternative, comme l’explique un témoin dans un message vidéo :
"Les autorités ne veulent nous voir ni sur les routes ni sur des terrains. Ils n'acceptent pas l’habitat mobile. C'est pour ça qu'ils préfèrent nous voir partir que venir. Ils veulent tous nous voir vivre dans une maison, et faire de nous ce que nous ne sommes pas."
Hilde Degol de RIMO Limburg a donné un aperçu des formes alternatives d’habitat pour les gens du voyage au Limbourg, ainsi que leurs avantages et inconvénients.
Déclaration d'engagement
Une chose est certaine : il devient de plus en plus difficile pour les gens du voyage de vivre en caravane. Une attention spécifique moindre est accordée dans les politiques menées, une diminution de l'expertise et des connaissances relatives aux gens du voyage et un abandon progressif du travail et d'assistance de première ligne. Les gens du voyage ont pourtant des droits et il y a certainement place aujourd’hui pour une amélioration de leur situation. Les participants à la Journée de rencontre ont donc pu signer une déclaration d'engagement, par laquelle ils s'engagent à promouvoir le droit de vivre en habitat mobile.
Lire aussi
- Participation scolaire des gens du voyage en Belgique
- La Wallonie doit améliorer l’accueil des gens du voyage sur son territoire
- Adopter une politique d’accueil des gens du voyage
- Des actions sont nécessaires pour améliorer les conditions de vie des Roms et Gens du voyage
- Les Roms sont des citoyens de première zone
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