En 2018, Unia a de nouveau ouvert plus de dossiers sur le racisme

21 Mars 2019
Domaine d'action: Tous les domaines
Critère de discrimination: Racisme

Cette année encore, Unia connait une augmentation du nombre de dossiers liés au racisme. 866 incidents racistes ont été recensés par Unia, contre 782 en 2017. Il s’agit d’une hausse de 11%. « La Belgique n’est pas un pays raciste, mais ici comme ailleurs, les discriminations raciales existent. Notre pays n’a toujours pas adopté de plan interfédéral de lutte contre le racisme », annonce Patrick Charlier, directeur d’Unia. Le 21 mars est la journée internationale de lutte contre le racisme. 

Le racisme est partout : en emploi, sur le marché du logement, dans les salles de sport, les magasins, les transports en commun… Unia a par exemple été contacté par un homme à qui un magasin refusait un crédit pour s’acheter un ordinateur portable parce qu’il n’était pas Belge. On refuse un logement à une personne parce qu’elle est noir. Dans le domaine des biens et services, Unia a ainsi ouvert 209 dossiers de ce genre. C’est 53 de plus que l’année précédente. 

Unia vient également en aide à des personnes qui doivent faire face à une société parfois ouvertement raciste. « Entre une personne qui s’est fait insulter et agresser dans une boite de nuit et un éboueur qui a essuyé des insultes racistes, les cas de ce genre sont nombreux. Cela concernait 95 dossiers en 2018, contre 84 en 2017 », explique Patrick Charlier. 

Sur internet également, les internautes sont confrontés à un racisme virulent. « Le compteur chauffe chez Unia. 68% des 215 dossiers ouverts dans le domaine des médias concernaient du racisme online », pointe du doigt Patrick Charlier. 

16 fois devant la justice 

En 2018, Unia a ainsi estimé que seize dossiers devaient être portés devant les tribunaux. « Il s’agissait soit de cas trop graves pour se contenter d’une négociation, comme des agressions racistes, soit de situations discriminatoires qui n’ont pas pu se résoudre par la négociation », précise Patrick Charlier. 

Un plan d’action juste après les élections 

« Le racisme existe et ne doit pas être tabou dans les campagnes électorales. C’est le moment de rappeler que la Belgique n’a toujours pas de plan d’action pour lutter contre le racisme. Or les victimes l’attendent depuis 2001 et veulent le trouver enfin dans les accords de coalition qui suivront les élections », insiste Patrick Charlier. 

« Ce plan d’action doit couvrir tous les domaines de la société. Il doit proposer des mesures préventives et répressives. Pour y parvenir, le gouvernement fédéral, les gouvernements des entités fédérées et les pouvoirs locaux doivent travailler ensemble », conclut Patrick Charlier. 

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