Davantage de personnes signalent des cas d’antisémitisme
Pour la quatrième fois en dix ans, Unia a traité plus de 100 cas d'antisémitisme. Le nombre d'incidents antisémites a pratiquement doublé l'an dernier, passant de 56 en 2017 à 101 en 2018. « Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance légèrement à la hausse depuis 2008. En mars, la cellule de veille contre l'antisémitisme se réunira pour la première fois en cinq ans : un moment très attendu", déclare Patrick Charlier.
Les heurts éclatent essentiellement dans les lieux fréquentés par les Juifs : croix gammées taguées sur les portes de garage, vitres brisées… En 2018, Unia a recensé six actes de vandalisme, contre un seul en 2017. Ce sont, en général, les personnes identifiées comme juives qui sont la cible de violences ou menaces verbales (15 dossiers ouverts en 2018, contre 11 en 2017).
Unia constate que l'antisémitisme le plus fréquent est celui sur internet. Le nombre de dossiers a quadruplé en un an. Cela va du post sur le complot juif à celui sur Hitler qui n'aurait pas achevé son travail. « Si de tels propos sont formulés ouvertement, on peut se demander ce qui se trame derrière l’écran », s’inquiète Patrick Charlier.
Quand est-ce qu’Unia va en justice ?
En 2018, Unia s’est constitué partie civile dans six dossiers à caractère antisémite. « Des dossiers pour lesquels une solution négociée n’était pas une option. Lorsque des auteurs encouragent, à plusieurs reprises, d'autres personnes à haïr les Juifs ou à approuver ou minimiser le génocide, Unia va en justice ».
Tendance depuis 2008
Depuis 2008, Unia a enregistré une légère augmentation du nombre de dossiers liés à l'antisémitisme. Cette augmentation peut, selon Unia, s’expliquer par le fait que nous évoluons vers une société de la confrontation et que davantage de citoyens connaissent le rôle d’Unia en tant que défenseur des droits humains. « Haïr l'autre se pratique ouvertement sur Internet ou dans la rue. Les Juifs en sont la cible, tout comme d'autres ».
Cellule de veille contre l’antisémitisme
Le gouvernement a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre le racisme et la discrimination. « Depuis la prise de fonction du gouvernement Michel, nous demandons la relance de la cellule de veille contre l'antisémitisme. Unia salue ainsi l'initiative des ministres Kris Peeters et Koen Geens de réentamer les consultations. À partir de la mi-mars, ils seront en charge d'une cellule qui surveillera l'antisémitisme en Belgique. Unia sera un des acteurs présents autour de la table. Notre expertise sera notamment couplée à celle de la justice et de la police en collaboration avec des institutions ou des organisations juives. De plus, l’adoption par le Sénat d’une résolution pour combattre l'antisémitisme constitue un signal fort qui va dans le même sens.
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