2018 : Toujours plus de citoyen·ne·s se tournent vers Unia
Unia n'a jamais été aussi sollicité que l'an dernier. Le nombre de dossiers de discrimination ne cesse d’ailleurs d’augmenter depuis trois années consécutives. En 2018, le tiers (28 %) d’entre eux provenaient de locataires et de clients victimes de discrimination. Par exemple, les personnes qui ne sont pas en mesure de louer un appartement en raison de leur origine. Ou alors des personnes qui ne bénéficient pas d'une assurance solde restant dû en raison de leur âge.
C’est ce lundi qu’Unia publie son rapport annuel 2018: Renouer avec les droits humains. « Au total, Unia a ouvert 2 192 dossiers, près de 10 % de plus que l'année précédente. La plupart d’entre eux concernent les biens et services (614), l’emploi (510) et les médias-internet (332) » explique Patrick Charlier, directeur d'Unia.
« Ces chiffres illustrent les lacunes de la Belgique en matière d’égalité. Que ça soit sur le lieu de travail, sur le marché du logement ou à l'école, nous ne sommes visiblement pas tous égaux. Cela a non seulement un impact sur les victimes, mais la société souffre également de ces discriminations, de ces actes et de ces discours de haine » ajoute-t-il.
Nombre de pics de dossiers handicap, fortune et santé
Le nombre de personnes en situation de handicap qui se sont tournées vers Unia a augmenté (24 % des dossiers). Il s'agit d'une augmentation de près de 50% en cinq ans. Plusieurs dossiers concernent le refus d’accès aux chiens d'assistance à certains établissements ou l’impossibilité pour des élèves en situation de handicap d’intégrer l'école de leur choix.
De plus en plus de personnes ont sollicité Unia en raison de leur état de santé, 153 dossiers sont liés à ce critère. Cela correspond à une augmentation de près de 80 % (78,3%) par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Il s'agit généralement de personnes avec une maladie grave et sont licenciées ou qui ne peuvent souscrire à une assurance, car elles sont atteintes d’un cancer ou même en rémission.
Unia a également constaté qu’un nombre croissant de personnes sont discriminées car elles bénéficient d'une allocation sociale. Même en étant solvables, elles ne trouvaient pas de logement. Au total, 160 dossiers concernent cette problématique. C'est 24 % de plus qu'en 2017.
Patrick Charlier compare les chiffres de 2013 à ceux de 2018. « En 5 ans, Unia a noté un doublement des signalements et a ouvert 1,5 fois plus de dossiers. Ce nombre croissant de citoyen·ne·s qui font appel à Unia constitue un défi pour nous notamment parce que le législateur n'a pas prévu que les moyens suivraient cette évolution », ajoute-t-il.
Des solutions… sans passer par la case justice
Comme de coutume, Unia promeut et encourage la négociation dans les dossiers de discrimination plutôt que de s'adresser immédiatement aux tribunaux. En 2018, nous avons obtenu 295 solutions extrajudiciaires. Ces solutions négociées sont consultables sur notre site. Unia offre ainsi la possibilité d’un changement structurel pour plus d'égalité.
Mais la case justice quand il le faut
Cela ne change rien au fait qu’Unia, comme organe de promotion de l’égalité et comme institution des droits humains, s’est adressé à la justice à 33 reprises. Ce chiffre n'a jamais été aussi élevé. Il s'agit d’abord de conflits entre employeurs et employés (9), suivi par des questions dans le domaine des médias/Internet (8) et d’actes de violence et de vandalisme (6). Une condamnation constitue un signal fort pour dénoncer que certaines choses sont inacceptables.
Mieux vaut prévenir que guérir
« Aider les victimes de discrimination est essentiel, mais prévenir la discrimination l’est tout autant. La discrimination ne se résout pas d'elle-même », explique Patrick Charlier. C'est pourquoi, en 2018, Unia s'est rendu sur le terrain et plus de 12 000 personnes ont été informées, formées et accompagnées. L'utilisation de notre formation gratuite en ligne sur la législation antidiscrimination, eDiv, a augmenté de 4 800 personnes pour atteindre un total de 21 000 participants depuis 2014.
« En 2018, Unia a également remis 15 avis et recommandations aux représentants politiques et aux entreprises. C'est ainsi que l'institution indépendante a informé le ministre fédéral de l’Emploi sur la réglementation concernant les tests de situation et les actions positives sur le marché du travail », conclut Patrick Charlier.
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