“On a encore accompli de belles choses aujourd’hui ! ” La parole à nos collaborateurs locaux

27 Juillet 2021
Domaine d'action: Tous les domaines
Critère de discrimination: Tous les critères

“Les vieilles branches”, c’est ainsi que se présentent Katia et Annick, en riant. Depuis 2012, leur duo est le point de contact privilégié des décideurs politiques, partenaires et requérants locaux pour toute question relative à la diversité et à la discrimination en Flandre occidentale. Nous les avons rencontrées à Bruges, d’où elles rayonnent dans trois autres villes de Flandre occidentale.

    “Unia compte cinq points de contact locaux en Flandre”, explique Katia. “Annick et moi-même sommes les ambassadrices de la Flandre occidentale. Les citoyens de la province bénéficient ainsi d’un accès aisé à l’expertise d’Unia et cela nous permet aussi de mieux percevoir la réalité locale.” 

    Annick : “ Il y a beaucoup de travail, mais nous nous complétons bien. En général, je m’occupe des signalements, tandis que Katia se consacre plutôt aux activités politiques et à nos réseaux. Nous avons donc chacune nos spécificités et notre champ d’action, et nous formons un bon tandem !” 

    À quoi ressemble une journée de travail ? 

    Katia : “Ça peut vraiment varier d’un jour à l’autre. Ce matin, par exemple, un collaborateur de la ville d’Ostende nous a téléphoné car il souhaite peaufiner leur politique “arc-en-ciel”. Je vais lui transmettre quelques chiffres d’Unia et d’autres informations pour qu’il puisse avancer.” 

    Annick : “Entre-temps, j’ai passé ma boîte mail en revue. Il y avait deux signalements. L’un d’entre eux nécessite une réponse urgente : la maman d’un enfant porteur de handicap nous demande de l’aide car son école ne souhaite pas poursuivre le trajet d’inclusion. Je vais répondre au plus vite car ce genre de décision peut avoir un impact considérable sur le parcours scolaire d’un tel enfant.”  

    Katia : “De mon côté, je vais boire un petit café avant de me rendre à une réunion avec le bourgmestre de Bruges au sujet de l’implantation d’une nouvelle mosquée dans la ville. À l’issue de la réunion, je rencontrerai le service diversité pour leur donner quelques conseils dans le cadre du développement de leur politique en la matière. Je constate que nos connaissances dans le domaine des droits humains et de la législation antidiscrimination sont fort appréciées. Évidemment, nous tenons aussi compte de ce qui convient au mieux à chaque ville.” 

    Nous sommes particulièrement fières de la politique volontariste de la Flandre occidentale en matière d’égalité et d’antidiscrimination. 

    Annick : “Cette après-midi, nous donnons une formation sur la discrimination à des étudiants de l’enseignement supérieur en immobilier et assurances à Courtrai. Nous essayons de la rendre la plus concrète possible, notamment à l’aide de signalements reçus par Unia. Les étudiants posent souvent des questions très réalistes, comme par exemple sur l'attitude à adopter face à un propriétaire qui fait preuve de discrimination.” 

    Katia : “Ce soir, je me rends encore à une réunion du groupe de travail “participation” à Roulers. Nous y développons un nouveau projet appelé #iedereenvanrsl (#ToutLeMondeDeRoulers), pour renforcer la participation des jeunes. Un magnifique défi !” 

    Un vaste réseau de contacts et de nombreuses marques de confiance 

    Quelle est la réalisation dont vous êtes les plus fières ? 

    Katia : “La politique volontariste de la Flandre occidentale en matière d’égalité et d’antidiscrimination. Notre société est particulièrement polarisée et, dans ce contexte, ce n’est pas toujours évident pour les villes de s’investir pleinement dans une politique de diversité et d’égalité. "Nos" quatre villes (Bruges, Courtrai, Roulers et Ostende) nous accueillent toujours à bras ouverts et font activement appel à notre expertise. Nous en sommes particulièrement fières ! Notre investissement de plus de dix ans dans la région porte ses fruits : nous avons conclu un protocole de collaboration jusqu’en 2026 avec chacune de ces villes. Nous jouons par ailleurs un rôle crucial dans le développement du réseau ECCAR (European Coalition of Cities Against Racism, dont font partie les quatre villes, ndlr). Je suis fière d’être citoyenne de Flandre occidentale.” 

    Annick : “Comme nous travaillons déjà depuis plus de dix ans dans la région, nous y avons noué de nombreux contacts et construit de véritables relations de confiance.” 

    Que reste-t-il à améliorer ? 

    Katia : “Pour l’instant, nous nous concentrons sur ces quatre villes, et par conséquent, nous sommes moins présentes dans certaines parties de la province. C’est une question de moyens financiers et humains. On doit faire des choix.” 

    “Nous devons nous défaire de cette image qui nous réduit aux signalements : nous sommes aussi là pour les entreprises, les responsables politiques, les professionnels...” 

    Annick : “La collaboration avec l’enseignement pourrait aussi être améliorée. En Flandre, Unia a conclu des protocoles de collaboration avec le secteur de l'enseignement, mais l’info ne circule pas encore assez. Pourtant, les questions provenant des écoles nous intéressent aussi !” 

    Katia : “En effet ! Nous devons par ailleurs nous défaire de cette image réductrice selon laquelle nous ne nous occupons que de signalements. Nous sommes également disponibles pour les directeurs d’école qui se poseraient, par exemple, des questions sur la façon d’appréhender la diversité dans leur école. Il faut que cela se sache davantage afin que les entreprises, les décideurs politiques, les professionnels de l’enseignement, les sociétés immobilières, la police, etc. aient aussi le réflexe de nous contacter.” 

    Une cause dans laquelle nous nous investissons corps et âme 

    Quel aspect de ton job apprécies-tu le plus ? 

    Katia : “J’adore la variété de mon job (Annick acquiesce). Nous travaillons pour une cause dans laquelle nous nous investissons corps et âme. Je rentre souvent à la maison en me disant “On a encore accompli de belles choses aujourd’hui”.” 

    Annick : “La collégialité au sein de l’équipe est aussi géniale. Nous avons dernièrement participé à une journée d’équipe avec l’ensemble des collaborateurs qui travaillent au niveau local. Nous en avions tous besoin car nous travaillons sur des thèmes sensibles, qui touchent les gens et la société. Pouvoir se réunir pour partager nos expériences, c’est vraiment nécessaire. Nous avons également un moment d’échange deux fois par mois avec nos collègues locaux. C’est l’occasion de débriefer sur ce qui se passe dans les autres provinces flamandes, ce qui nous permet d’enrichir notre pratique au sein de notre propre région. Ce lien entre les différentes provinces est essentiel et il nous rend uniques. 

    “Notre présence locale constitue un réel atout.” 

    Quels sont les défis pour l’avenir ? 

    Katia : “La décision du gouvernement flamand de ne pas prolonger la collaboration avec Unia au-delà de 2023 nous inquiète évidemment. Ce serait vraiment regrettable de perdre toute l’expertise acquise et désormais reconnue. Et la surveillance du respect des droits humains doit être poursuivie. Notre job dépasse les simples signalements. Nous avons tellement évolué ces dernières années ! Nous sommes étroitement impliquées dans la politique locale. Nous croyons en notre travail et notre présence locale constitue un réel atout pour faire bouger les choses.” 

    Annick : “Nous sommes également très fières de la province de Flandre occidentale, qui s’investit à fond dans la diversité malgré la polarisation de la société. Quoi qu’il arrive en 2023, nous espérons pouvoir continuer à surfer sur cette vague positive et les faire profiter de notre expertise.” 

    Katia : “Merci à tous ceux qui croient en nous depuis de nombreuses années déjà : c’est en collaborant que nous atteindrons notre but.”