Nier un génocide? Unia peut désormais intervenir plus souvent
Les personnes qui nient l’existence des génocides pourront désormais être condamnées. Unia salue cette décision du parlement, mais regrette que l’extension de la loi antiracisme ne concerne que les génocides, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre reconnus par les tribunaux internationaux. Et donc pas le génocide arménien qui est toutefois reconnu par la Belgique. “Les gens peuvent se tourner vers Unia lorsque l’Holocauste est niée, minimisée ou justifiée. Cela concerne désormais d’autres génocides, mais pas le génocide arménien.”
Unia estime que la loi antiracisme, dans son nouvel article 20, 5°, reconnait la douleur et la souffrance des proches des victimes d’un génocide. Cette loi dissuade aussi de potentiels auteurs. “Nier un génocide, c’est ouvrir la porte à un nouveau génocide. Nous savons aussi que le déni va de pair avec la discrimination et l’incitation à la violence”, explique Patrick Charlier, directeur d’Unia.
C’est pour cette raison qu’Unia regrette que la négation du génocide arménien n’ait pas été inclue dans la révision de la loi. “Une importante communauté d’Arméniens vit en Belgique. Ils ont aussi droit à cette reconnaissance.” Pour Unia, nier, justifier ou minimiser tous les génocides reconnus par la Belgique devrait être condamnable.
Une bonne chose
Grâce à l’extension de la loi, davantage de personnes pourront faire appel à Unia. “C’est une bonne chose. Dans le passé, nous ne pouvions aider que les personnes autour de la négation de l’holocauste. L’extension de la loi nous permet de traiter les signalements liés à d’autres génocides”, ajoute Patrick Charlier qui regrette toutefois qu’Unia n’ait pas été impliqué dans la modification de la loi.
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