Pas d’impunité pour du racisme sur Facebook
Le tribunal de Courtrai a condamné le 3 juin 2020 un habitant de Hooglede (Flandre occidentale) à deux mois d’emprisonnement avec un sursis de trois ans et à une amende de 800 euros (200 euros effectifs et 600 euros avec un sursis de trois ans). La personne condamnée avait publié sur Facebook en 2018 plusieurs messages racistes sous le pseudonyme J.V.L.. “L’homme a incité à la haine et à la violence”, a dit Unia, qui s’était constitué partie civile dans cette affaire.
La personne condamnée a utilisé plusieurs pages Facebook pour diffuser ses messages de haine. Des messages comme ‘Asielcrapuul’ (crapule de demandeur d’asile) ou “Er is maar één oplossing voor, de kogel” (il n’y a qu’une solution, lui tirer une balle). Dans le jugement, il apparait que la personne condamnée n’était pas poursuivie pour avoir posté des messages racistes, mais plutôt pour « avoir créé un environnement digital qui provoque et encourage l’expression d’opinions racistes ». Il n’a pas lui même commenté et liké des messages, mais il ne les a pas non plus supprimés ou désapprouvés.
La police a enquêté sur le compte Facebook de la personne condamnée. Elle y a notamment repéré une photo d’un mouton torturé et maltraité. L’homme liait cette photo avec un article sur un âne maltraité dans une ferme pédagogique , où il travaille. Selon cet article, de tels faits se produisent toujours à proximité des centres d’asile. « Il a été établi que l’accusé avait fabriqué de toute pièce cet article et avait publié des commentaires tendancieux, afin de provoquer des réactions racistes de ses abonnés. » En tant qu’administrateur de ce groupe Facebook, il a délibérément créé des circonstances favorables à la diffusion par d’autres de messages racistes.
Unia se félicite de la décision rendue dans cette affaire. “Une fois de plus le signal est donné par la justice que la diffusion de messages de haine sous couvert d’anonymat est également punissable. Quiconque incite à la haine par des informations fausses et simplistes exerce une influence sur d’autres et contribue ainsi à la polarisation de la société. Lorsque d’autres personnes likent des messages de haine, cela est repéré par les algorithmes de Facebook. Et de cette manière, les messages sont encore plus partagés, et il en résulte un effet boule de neige pervers”.
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