Discriminer le personnel soignant n’a pas sa place dans une société solidaire
Unia s’indigne des comportements discriminants à l’égard des infirmiers, des médecins et de tout le personnel soignant. Ils sont aujourd’hui en première ligne dans la lutte contre le coronavirus et ont donc besoin de notre soutien à tous. Nous avons rappelé aux syndicats des propriétaires et des locataires que ces comportements sont interdits par la loi.
La plupart des citoyens soutiennent et encouragent les personnes qui travaillent dans le monde médical (applaudissement, draps aux fenêtres, services rendus, démonstrations sur les réseaux sociaux...). Toutefois, il existe des exceptions à cette solidarité. Une aide-soignante à qui on demande de ne pas garer sa voiture dans le quartier. Un infirmier à qui on impose de porter des gants lorsqu’il entre dans son immeuble. D’autres soignants qui sont encouragés à déménager le plus rapidement possible, voire expulsés de leur logement. Unia a répertorié de nombreux cas de membres du personnel soignant qui sont stigmatisés ou même harcelés par leurs voisins et colocataires.
"Ces comportements n’ont pas leur place dans une société où la solidarité doit prévaloir. Nous sommes conscients que nous traversons une période tout à fait exceptionnelle et que chacun cherche à se protéger au mieux contre ce virus. Cependant, la stigmatisation et la ségrégation du personnel soignant n’ont pas lieu d’être. Ne tombons pas dans ce piège-là", insiste Patrick Charlier, directeur d’Unia.
Unia a envoyé une lettre aux syndicats des propriétaires et des locataires. Nous leur avons rappelés que ces comportements peuvent être punissables par la loi. Nous les encourageons fortement à partager cette information.
Des comportements interdits par la loi
Il est interdit d’exiger le départ d’un locataire juste parce qu’il est membre du personnel soignant et ce, même si un propriétaire entend protéger les autres locataires d’une éventuelle contamination. On peut parler de discrimination directe sur base de l’état de santé actuel ou futur, que la personne soit effectivement porteuse du virus ou non.
Afficher des invitations à déménager sur la porte des membres du personnel soignant ou les distribuer au sein des immeubles et des quartiers, peuvent être des incitations à la discrimination ou du harcèlement. C’est également interdit par la loi.
Discriminé·e parce que vous luttez contre le coronavirus ?
Quels comportements sont interdits par la loi? Quels sont vos droits ? Que pouvez-vous faire ? Unia vous explique la loi et comment réagir concrètement.
Lire aussi
- COVID-19 : des mesures de protection dans le respect des droits fondamentaux
- Unia s’inquiète au sujet de l’accessibilité des supermarchés pendant le confinement
- Unia toujours à vos côtés malgré le coronavirus
- Cherche : équilibre belge entre droits fondamentaux et intérêt général
- Unia et le Service de lutte contre la pauvreté demandent aux hautes écoles et universités une attention particulière pour les groupes vulnérables
- Les personnes handicapées et les personnes âgées ont le droit d’être soignées
Articles comparables
Avis ‘Transition juste et droits humains’
L’avis ‘Transition juste et droits humains’ est une publication commune du Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale, IFDH, Unia, Myria, Kinderrechtencommissariaat et Délégué général aux droits de l'enfant.
Fracture numérique : comment réduire les inégalités ?
La digitalisation de notre société n’est pas sans conséquences sur les droits des personnes les plus fragiles. Certaines situations peuvent être discriminatoires. Unia a analysé les bouleversements en cours au regard de la législation anti-discrimination et publié un avis sur ce phénomène en collaboration avec le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Le cadre légal doit être amélioré.
Deux militants d’extrême droite condamnés pour alternative au salut nazi et haine en ligne
Unia se félicite de la condamnation de deux militants d’extrême droite dans deux dossiers où il s'était constitué partie civile. Les deux hommes étaient poursuivis pour alternative au salut nazi et haine en ligne.
Variole du singe : la stigmatisation est une voie sans issue
Peut-on craindre de revivre l’époque où la peur de la contamination par le VIH avait amené à pointer du doigt les hommes homosexuels ?