Le gérant d’une boucherie et un supermarché condamnés pour racisme
Le tribunal correctionnel du Brabant wallon avait condamné en octobre 2017 le responsable qui gérait en 2015 la boucherie de l'enseigne Intermarché à Clabecq (Tubize). En cause, la discrimination d’un boucher intérimaire qui avait vu, en février 2015, sa mission écourtée en raison de sa couleur de peau, une décision qui avait été justifiée en raison de remarques d’un partie de la clientèle qui ne voulait pas « être servie par un noir ». La cour d'appel de Bruxelles a confirmé cette condamnation en date du 5 mai 2020.
Le tribunal et la Cour d’appel ont reconnu le comportement discriminatoire sur base de couleur de peau noire non seulement de la part du gérant mais également de la société. La cour d’appel de Bruxelles a confirmé dans son arrêt du 5 mai 2020 la condamnation, en relevant qu’il importe peu que le gérant ait ou non été présent lors de l'annonce de la fin de collaboration par le chef boucher, dès lors que c’est ce dernier qui était compétent pour prendre une telle décision, dont il a manifestement eu connaissance, et qu'il a "par son comportement passif vis-à-vis de la démarche illégale de son chef boucher, incontestablement et volontairement violé les obligations légales qui lui incombaient".
La Cour d’appel condamne solidairement les deux prévenus au paiement des montants suivants : 7.529,57€ en dédommagement à la victime. Unia, qui s’était constituée partie civile reçoit la somme symbolique d’1€.
Unia, partie civile dans ce dossier, se montre très satisfait de l’arrêt qui a été rendu. Pour Patrick Charlier, directeur d’Unia, « Le tribunal et la cour ont suivi notre raisonnement en établissant que c’était bien la couleur de peau qui avait été à l’origine de la fin de la collaboration. Il souligne que de tels faits favorisent le développement de la discrimination raciale dans notre société, c’est dès lors un signal clair qui est adressé à celles et ceux qui, dans le monde du travail, ont de tels comportements et qui sont dans l’incapacité d’une remise en question comme ce fût le cas ici. ».
Enfin, Unia souligne également la bonne collaboration avec l'auditorat du travail qui a permis d’étayer le dossier grâce à des devoirs d’enquête complets.
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