Unia promeut le vivre-ensemble même pendant le coronavirus
La crise du Covid qui sévit dans notre pays a alimenté une méfiance mutuelle parmi la population. « Nous constatons une forte tendance à culpabiliser ou à désigner des boucs émissaires », déclare Patrick Charlier, directeur d'Unia. « Nous devons contrer cette tendance qui ne profite à personne et au contraire soutenir les nombreuses formes de solidarité que cette pandémie a également fait apparaitre. Le Covid n’est pas encore derrière nous. Nous devons apprendre à vivre avec ce virus sans détruire le liant de notre société. »
Unia publie un rapport sur l'impact de cette crise sanitaire sur les droits humains. Ce rapport se base, entre autres, sur les nombreux signalements qui ont été introduits ces derniers mois auprès d’Unia.
Un climat de peur
« Cette crise est inédite. Elle a fait ressortir le meilleur de certains d’entre nous. Mais la peur a aussi poussé certaines personnes à pointer du doigt et à se méfier de groupes de la population, sans raison évidente ou preuve tangible les personnes d'origine asiatique, les jeunes, les personnes âgées, les personnes d'origine étrangère, les résidents du centre d'accueil pour demandeurs d’asile de Coxyde, etc. Les gens aspirent à un fort désir de sécurité au dépens parfois de la solidarité entre les individus. »
Zoom sur les signalements
Au total, Unia a analysé près de 1 850 signalements reçus au cours des premiers mois de la crise du coronavirus. "En raison du Covid-19, Unia a enregistré 30 % de signalements supplémentaires entre le 1er février et le 19 août 2020, ce qui indique que les mesures prises pour lutter contre la pandémie ont provoqué de fortes inquiétudes. Beaucoup de personnes ont réalisé qu'Unia pouvait les aider à défendre leurs droits ou à relayer leurs préoccupations.”
Les mesures pour lutter contre la propagation du virus ont été prises très rapidement, mais sans toujours prendre en compte les besoins des groupes vulnérables. "Nous avons publié en juin un rapport détaillé sur l'impact dramatique des mesures sur les personnes handicapées. Mais d'autres personnes ont également connu des difficultés : les familles qui ne disposaient pas de l'équipement numérique nécessaire pour suivre un enseignement à distance, les plus de 65 ans qui ne pouvaient plus voir leurs petits-enfants, les couples dont les partenaires vivent dans des pays différents.” Des personnes ont aussi fait appel à Unia pour se plaindre de mesures “hétéronormatives", c’est-à-dire adaptées aux familles hétérosexuelles. Un couple gay s'est ainsi vu dire par la police de garder ses distances en marchant, et les parents célibataires n'ont pas été autorisés à aller faire du shopping avec leur enfant.
Unia demande donc aux gouvernements de prendre des mesures réellement nécessaires et proportionnées, qui n'ont pas d'impact négatif sur les groupes les plus vulnérables. "Le gouvernement est de plus en plus enclin à prendre des mesures générales drastiques qui pèsent plus pour certaines personnes que pour d'autres. Il doit être possible de faire les choses différemment."
Unia demande également aux personnes et aux autorités de combattre toute forme de stigmatisation et de discrimination. "Nous demandons également à la police et aux services de sécurité privés d'utiliser les contrôles avec parcimonie et de manière uniforme et non discriminatoire afin de ne pas polariser davantage une société qui souffre déjà assez.”
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